« J’essaye de ne pas m’impliquer (…), j’essaye de ne pas mettre de l’affect » – Quand la décision de dialyse devient un choix moral pour le néphrologue (étude EvIDeNcE : enjeux encadrant la décision thérapeutique d’Initier ou non la Dialyse auprès des Néphrologues d’Auvergne) - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
Le bénéfice des traitements de suppléance en termes d’espérance et de qualité de vie chez les patients âgés atteints d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) n’est pas démontré. La place du traitement conservateur (TC) n’est pas définie au sein de recommandations de bonne pratique et en fait un soin peu proposé. L’objectif de cette étude était d’étudier la complexité de la réflexion encadrant les propositions thérapeutiques de prise en charge de l’insuffisance rénale chronique terminale auprès des néphrologues.
Description |
Nous avons réalisé une étude qualitative semi-directive avec analyse thématique d’entretiens réalisés auprès de néphrologues d’Auvergne. L’inclusion des participants s’est déroulée de janvier 2017 à octobre 2017. Notre objectif est de comprendre les enjeux de la décision médicale consistant à proposer un TC et d’envisager dans quelle mesure ce traitement peut représenter une alternative acceptable pour les néphrologues aux traitements de suppléance dans la prise en charge de l’IRCT.
Méthodes |
Une étude qualitative par des entretiens semi-directifs a été menée chez 12 néphrologues de la région Auvergne en 2017. Chaque interview s’appuyait sur un guide d’entretien permettant d’aborder différents thèmes attendus. L’analyse thématique des entretiens a été réalisée par une néphrologue et une anthropologue (triangulation des données) à partir des verbatims (transcription écrite complète) ressorties de chaque interview.
Résultats |
Les praticiens déclaraient chercher à appuyer leur décision médicale sur des critères objectifs, avant de reconnaître la prééminence de leur propre subjectivité. Mettant en avant leur responsabilité et leur devoir d’assistance, et ne considérant le TC que comme un traitement par défaut, ils déclaraient tenter de convaincre les patients de démarrer la dialyse lorsqu’elle leur semblait légitime (Fig. 1).
Conclusion |
La reconnaissance par les professionnels du TC comme une alternative aux traitements de suppléance ainsi que des recommandations de bonnes pratiques semblent des préalables indispensables à sa prise en compte dans les décisions médicales individuelles.
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Vol 16 - N° 5
P. 277 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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