La cryptococcose est la troisième infection fongique invasive la plus courante chez les transplantés d’organes solides. L’approche clinique et le pronostic ont déjà été étudiés dans ce contexte, mais les résultats concernant les patients transplantés rénaux n’ont pas été abordés spécifiquement.

Nous avons cherché à évaluer la fonction du greffon après la cryptococcose, la survie des patients ainsi que le délai diagnostique et la présentation clinique initiale.

Nous avons réalisé une étude cas-témoins rétrospective de patients adultes ayant un diagnostic de cryptococcose après transplantation rénale entre 2002 et 2018 en en France avec la participation de 29 centres de transplantation. Nous avons recueilli au moins 1 témoin par cas, apparié sur le centre de transplantation et la date de greffe.

Quatre-vingt-neuf patients ont été inclus, appariés avec 92 témoins.

La mortalité toutes causes confondues sur deux ans était significativement plus élevée chez les patients atteints de cryptococcose que chez les témoins ([27/82] vs [2/78], p<0,0001). Ils avaient aussi un risque majoré de maladie rénale terminale ([20/82] vs [1/78] p<0,001).

Les symptômes canoniques tels que maux de tête et vomissements étaient pour la plupart absents, touchant respectivement 45 % et 22 % des patients. En conséquence, le délai médian entre le premier contact médical et l’hospitalisation était de 20jours [0–95] avec ensuite délai moyen de diagnostic de 19,7jours [0–526] (Tableau 1).

La cryptococcose est associée à un impact négatif sur la survie des patients transplantés rénaux et sur la survie de leurs greffons. Les caractéristiques cliniques de la cryptococcose usuellement connues peuvent être manquantes lors de la présentation inaugurale, entraînant un retard diagnostique majeur et une morbidité accrue.