Évaluation du bon usage des carbapénèmes dans un service polyvalent - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La résistance bactérienne représente un sérieux problème de la santé publique. Le mésusage des antibiotiques notamment ceux à large spectre, tel que les carbapénèmes, expose à un risque majeur de développement des résistances bactériennes. Le but de notre étude est d’évaluer la pertinence de la prescription des carbapénèmes dans un service médical polyvalent.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive réalisée sur une période de 2 ans (juillet 2017 et juillet 2019) portant sur les patients traités par une antibiothérapie à base de carbapénème (imipénème et ertapénème) durant leur séjour dans un service médical. Les données étudiées étaient recueillies à partir des dossiers médicaux. Les critères d’évaluation étaient : l’indication thérapeutique (critère principal), la voie d’administration, la posologie, la durée et la désescalade thérapeutique (critères secondaires). La pertinence de prescription des carbapénèmes était évaluée par rapport aux référentiels par un expert infectiologue.
Résultats |
Au total, 61 prescriptions ont été incluses. Les indications étaient : une infection urinaire (n=38, 62,3 %), une infection sur cathéter (n=11, 18 %) et une infection des tissus mous (n=3, 4,9 %). La molécule la plus prescrite était l’imipénème (n=53, 86,9 %). La prescription de carbapénémes était probabiliste dans 45,9 % des cas (n=28). Un avis d’un spécialiste en infectiologie a été sollicité dans 68,9 % des cas (n=42). L’indication d’usage des carbapénémes était conforme aux référentiels dans 72,1 % des cas (n=44). Les facteurs associé à cette conformité étaient l’antibiothérapie antérieure dans les 3 mois (p=0,03), un score de SOFA ≥ 2 (p=0,01) et les prescriptions sur avis d’infectiologue (p=0,001). Parmi les infections documentées (n=45, 73,7 %), la désescalade thérapeutique était impossible dans 19 cas (42,2 %). Cependant, elle était indiquée dans 26 cas et elle n’a été réalisée que dans 12 cas (46,1 %). La voie d’administration et la posologie étaient conformes dans toutes les prescriptions. La durée moyenne du traitement par carbapénème était de 9±8jours. Elle était non conforme dans 2 cas. Au total, les prescriptions étaient jugées non conformes pour au moins un critère dans 31 cas (50,8 %).
Conclusion |
Cette étude nous a permis de mettre en évidence un écart entre les référentiels et les pratiques réelles du service. La désescalade thérapeutique était le critère le moins respecté. Une prise de conscience de l’intérêt de la rationalisation des prescriptions des carbapénèmes est nécessaire afin de lutter contre l’accroissement des taux de résistance à cette classe d’antibiotique.
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Vol 50 - N° 6S
P. S59 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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