Impact d’un programme de bon usage des antibiotiques en réanimation après mutualisation d’un infectiologue entre deux hôpitaux sur 11 ans - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La désertification médicale des territoires de santé favorise une déclinaison territoriale de la lutte contre l’antibiorésistance avec la mutualisation de temps médical d’infectiologue entre deux hôpitaux. L’objectif est d’évaluer l’impact d’un programme de bon usage des antibiotiques en réanimation implémenté par une équipe mobile d’antibiothérapie (EMA) constituée d’acteurs locaux et d’un infectiologue mutualisé.
Matériels et méthodes |
Implémentation en réanimation d’un programme de bon usage des antibiotiques comprenant une réévaluation systématique des prescriptions et une restriction de l’usage des carbapénèmes, fluoroquinolones et céphalosporines de troisième génération. Suivi des consommations d’antibiotiques exprimées en Doses Définies Journalières par 1000 journées d’hospitalisation (DDJ/1000 JH) et de l’évolution de la résistance de Pseudomonas aeruginosa (PA) (pipéracilline, ceftazidime, ciprofloxacine, imipenem), et des entérobactéries du groupe 3 (ampC hyperproduite et résistante aux fluoroquinolones). Nous comparons les données de la période avant intervention aux données post-intervention et maintenance dans la réanimation de l’hôpital support (2007–10 vs 2011–14 puis maintenance 2015–2018) et dans l’hôpital périphérique (2010–14 vs 2015–18).
Résultats |
Durant la période précédant l’intervention, la consommation moyenne annuelle d’antibiotiques (DDJ/1000 JH) en réanimation pour l’HS et l’HP était en période pré intervention puis en post-intervention pour HS et HP et en période de maintenance pour HS : consommation totale de 1228 puis 1556 puis 1249 et 1333 puis 1236. Quinolones : 146 puis 21 puis 4, 307 puis 82. Carbapénèmes : 34 puis 14 puis 6, 49 puis 33. Cotrimoxazole : 45 puis 124 puis 84, 4 puis 3. Céphalosporines de troisième génération : 160 puis 80 puis 37, 192 puis 205.
La résistance chez PA dans HS et HP concernant 110 et 192 souches en pré intervention et 119 et 268 souches en post-intervention était pour HS et HP respectivement avant et après intervention et en période de maintenance pour HS (153 souches) : pipéracilline 26 % puis 38 % puis12 %, 40 % puis13 % ; ceftazidime 35 % puis 26 % puis 17 %, 32 puis 30 % ; imipenem 28 % puis 7 % puis 6 %, 50 % puis 15 %, ciprofloxacine 60 % puis 16 % puis 10 %, 50 % puis15 %. La résistance chez les EG3 dans l’h HS et l’HP concernant 57 et 74 souches en pré intervention et 108 et 179 souches en post-intervention était pour HS et HP respectivement avant et après intervention et en période de maintenance pour HS (169 souches) : ofloxacine 31 % puis 15 % puis 12 %, 36 % puis14 % ; ampC hyperproduite 42 % puis 23 % puis 20 %, 34 puis 20.
Conclusion |
L’implémentation d’un programme de bon usage des antibiotiques en réanimation basé sur la réévaluation systématique des prescriptions et la restriction des molécules à fort impact écologique permet une diminution des consommations d’antibiotiques critiques ainsi qu’une baisse des résistances bactériennes de façon reproductible et durable.
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Vol 50 - N° 6S
P. S59 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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