Toxicité rénale de l’association tazocilline/vancomycine : effet de classe ou de molécule ? - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
L’association pipéracilline/tazobactam (PT)/vancomycine (V), associe bactéricidie et large spectre adapté au traitement probabiliste de la plupart des infections sévères liées aux soins. Mais la combinaison PT/V accroît la toxicité rénale et multiplie par 4 le risque d’insuffisance rénale aiguë, imposant la recherche d’alternatives. L’objectif était d’évaluer si la néphrotoxicité de PT/V était spécifique de cette association de molécules en comparant l’association PT/V à d’autres associations de glycopeptides et de bêtalactamines.
Matériels et méthodes |
Étude de cohorte, monocentrique, rétrospective (de 01/2017 à 07/2019) menée auprès de patients>18 ans, admis dans les services de réanimation médicale ou chirurgicale d’un CHU, et ayant reçu pendant>48h et de manière concomitante l’une des trois bithérapies suivantes : PT/V, imipénème-cilastatine (IMP)/V ou PT/teicoplanine (T). Les patients avec une insuffisance rénale aiguë (IRA) précédent le traitement antibiotique, hémodialysés chroniques ou insuffisants rénaux stade V étaient exclus. L’incidence de l’IRA, définie par une augmentation de la créatinine d’au moins 26,5 umol/L ou de>1,5 fois la valeur de base a été comparée grâce à un test du Chi2 selon les schémas d’antibiotiques utilisés dans chaque groupe.
Résultats |
Soixante-quatorze patients ont été inclus, d’âge moyen de 58 ans avec une valeur moyenne de créatinine=60 umol/L à l’admission, pour des infections digestives (44,6 %), pulmonaires (19,1 %) ou autres (36,3 %). Les traitements étaient PT/V pour 43 patients (58 %), PT/T pour 14 (19 %), IMP/V pour 17 (23 %). Trente-sept patients/74 étaient en choc septique, sans différence significative selon les modalités de traitement. Au total, 13/74 patients ont développé une IRA, dont 11/43 sous PT/V (25,6 %), 1/14 sous TT et 1/17 sous IMP/V (6,5 %), soit une incidence accrue d’IRA dans le groupe PT/V par rapport aux autres associations (25,6 % vs 6,5 %, p=0,03), malgré des durées de traitement par glycopeptides plus courtes dans le groupe PT/V (6,2 j vs 12,4, p=0,03). Parmi les patients sous PT/V, ceux qui développaient une IRA avaient des taux résiduels de V plus élevés (31,1ng/L vs 19,4ng/L, p<0,01) et une durée d’utilisation d’amines vaso-pressives plus prolongée (4 j vs 1,7 j, p=0,04).
Conclusion |
Le surcroît de toxicité rénale de l’association PT/V semble spécifique de l’association de ces 2 molécules, et n’était pas retrouvé pour d’autres associations glycopeptides/bêtalactamines.
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Vol 50 - N° 6S
P. S52 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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