Consommations d’antibiotiques anti-staphylococciques et résistance bactérienne dans les hôpitaux de la région Grand Est de 2014 à 2018 : la résistance est-elle le seul motif de la prescription ? - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La surveillance des consommations antibiotiques (C-ATB) et de la résistance bactérienne est au cœur des missions des équipes mobiles en antibiothérapie dans les établissements de santé (ES) et permet d’observer l’impact des messages diffusés aux prescripteurs, comme l’impact positif des messages d’épargne de la ceftriaxone ou des carbapénèmes. L’outil ConsoRes, outil national de la surveillance Surveillance et Prévention de l’Antibiorésistance en Établissements de Santé (SPARES), permet d’analyser les C-ATB et la résistance par ES. Notre objectif est de comparer l’évolution des C-ATB à visée anti-staphylococcique résistant à la méticilline (SRM) à celle des taux de Staphylococcus aureus et epidermidis résistants à la méticilline et au linézolide (SARM, SARL, SERM) des ES de la région Grand Est (GE).
Matériels et méthodes |
Les C-ATB étaient rapportées en dose définie journalière/1000 journées d’hospitalisations (DDJ/1000 JH). Le % de résistance correspond au nombre de souches résistantes sur le nombre total de souches isolées d’un prélèvement diagnostique. Durant la période de temps choisie (2014 à 2018), le nombre d’ES participant à Consores a progressé de 57 à 116 en GE, de 208 à 1203 en France.
Résultats |
La consommation en vancomycine (V) a diminué depuis 2015 dans le GE (3,84 ; 5,04 ; 4,28 ; 3,96 et 3,71 DDJ/1000 JH de 2014 à 2018), ce qui correspond à la tendance nationale. Les consommations en linézolide (L) augmentent de 2014 à 2018 (0,51 vs 1,16) comme au niveau national. Alors que la consommation en daptomycine (D) continue à progresser d’après les données nationales (1,1 à 2,6), cette progression semble freiner en 2018 dans le GE (0,19 ; 0,42, 0, 47 ; 0,57 ; 0,38 de 2014 à 2018). Il existe d’importantes différences de C-ATB entre ES, d’un facteur 9 pour V à 11 pour la D. En GE, le taux de SARM a diminué de 20 % en 2014 à 17,6 % en 2018, le taux de SARL de 0,2 à 0,08 %, alors que le taux de SERM reste élevé et stable (58 en 2014 à 60 % en 2018).
Conclusion |
Les C-ATB anti-SRM sont en augmentation d’après les données nationales (+64 % pour L et +136 % pour D entre 2014 et 2018), tendance comparable en région GE pour L, et semblant se stabiliser pour D. Ces augmentations ne semblent pas être justifiées par une augmentation des résistances, et notamment par une augmentation du taux de SARM. Par ailleurs des écarts de C-ATB importants semblent refléter des pratiques de prescriptions différentes entre ES. L’harmonisation des pratiques étant constitutive de la qualité des soins, il serait utile de rechercher les raisons de ces différences de C-ATB et de sensibiliser les prescripteurs à l’importance de réévaluer ces traitements dès que la documentation bactériologique est disponible.
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Vol 50 - N° 6S
P. S46 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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