La dénutrition est fréquente et associée à un mauvais pronostic en unité Covid-19 aiguë - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Des études ont montré une corrélation positive entre dénutrition et sévérité des infections pulmonaires. L’objectif de cette étude était de déterminer : (i) la prévalence de la dénutrition ; et (ii) son pronostic chez des patients hospitalisés pour pneumopathie à SARS-Cov-2.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude monocentrique rétrospective dans notre hôpital en incluant consécutivement tous les adultes présentant une pneumopathie à SARS-Cov-2 (scanner compatible et/ou PCR COVID-19 positive), nécessitant une hospitalisation en service COVID aigu (hors réanimation) du 9 avril au 29 mai 2020. Nous avons recueilli leurs informations phénotypiques, la présentation de l’infection et les données biologiques. La dénutrition était définie selon : (i) des paramètres cliniques considérant l’index de masse corporelle (IMC) et la variation de poids en un et six mois avant l’admission et ; (ii) un marqueur clinicobiologique (Nutritional Risk Index (NRI) : 1,519×albuminémie (g/L)+0,417×(poids actuel/poids usuel)×100). Le critère de gravité était l’administration d’un débit d’oxygène supérieur à 6L/min pendant le séjour, dans la limite de 28jours.
Résultats |
Nous avons inclus 109 patients (65 hommes, 62±16 ans, IMC 29±6kg/m2, diabète de type 2 : 42 %, hypertension : 56 %), dont 35 ont présenté une forme grave (32 %). La prévalence de la dénutrition clinique était de 39 %, sans différence (p=0,11) entre formes graves (50 %) ou non (33 %) ; tandis que la dénutrition définie par le NRI (modérée 49 %, sévère 36 %) était plus fréquente en cas de forme grave (p<0,01). En plus des paramètres à l’entrée (pH, saturation à l’oxymètre, fréquence respiratoire), un IMC bas était plus fréquent (11,8 % vs 1,4 %, p<0,05) et la perte de poids en 1 mois était plus importante (6±8kg vs 3±6kg, p<0,05) en cas de forme grave. Les paramètres biologiques associés à la gravité de l’infection étaient nutritionnels (albuminémie 29±5g/L vs 32±5g/L, préalbuminémie 0,1±0,1g/L vs 0,2±0,1g/L, magnésémie 0,9±0,1mmol/L vs 0,8±0,1mmol/L et dosage de zinc 0,6±0,1mg/L vs 0,7±0,1mg/L (p<0,01 pour tous)) et inflammatoires (ferritinémie 1870μg/L vs 676μg/L, (p<0,01), orosomucoïde 2,1±0,5g/L vs 1,7±0,7g/L, (p<0,05)).
Conclusion |
Chez les patients hospitalisés en unité aiguë, la dénutrition est fréquente en cas d’infection à SARS-Cov-2 et associée à un mauvais pronostic, probablement via un état inflammatoire et une hyporexie majeurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 50 - N° 6S
P. S29 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.