Parcours avant diagnostic et conséquence du retard de prise en charge des lépreux suivi dans la Léproserie Fianarantsoa Madagascar - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La lèpre figure parmi les maladies tropicales négligées. À l’échelle mondiale, Madagascar est l’un des cinq pays les plus touchés par cette dernière. Elle est rare dans le monde mais engendre des complications inévitables, invalidantes et handicapantes en l’absence d’une prise en charge spécifique et à temps. De ce fait, un diagnostic et un traitement précoce adapté devant un cas de lèpre sont primordiaux dans la lutte contre cette maladie, permettant d’éviter ses complications invalidantes. L’objectif de notre étude était de décrire le parcours avant diagnostic et la conséquence du retard diagnostic d’un cas de lèpre.
Matériels et méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale au sein de la Léproserie Marana Fianarantsoa (Sud-Est de Madagascar) sur une période d’un mois. Les critères d’inclusion comportent : tous les cas de lèpre anciennement ou nouvellement diagnostiqués qui acceptent de participer volontairement à l’étude. Le parcours avant le diagnostic a été étudié ; les handicaps et les séquelles physiques étaient évalués selon l’échelle Yeux, Mains, Pieds (YMP) utilisé par le Programme national de lutte contre la lèpre. Un score total pour la somme d’invalidité est attribué à chaque population (0 à 12).
Résultats |
Durant une période d’étude de 1 mois, 43 lépreux ont été inclus. La majorité, soit 83,7 % (n=36) avait fait des consultations médicales mais n’était pas diagnostiquée, 16,3 % (n=7) ont eu recours à des pratiques traditionnelles. Six personnes étaient référées par un entourage déjà diagnostiqué lépreux. Cinquante-cinq virgule huit pour cent (n=24) étaient contraints de renoncer à leurs activités antérieures (travail, étude) à cause de l’incapacité ou de la honte de la maladie. Parmi les inclus, 90,7 % (n=39) étaient classées en lèpre multibacillaire et 9,3 % (n=4) lèpre paucibacillaire. La majorité des inclus (86 %, n=37) présentait au moins une séquelle de la maladie et plus de la moitié (72,9 % ; n=31) avait un score d’invalidité YMP ≥ 3. Le score ≥ 3 était lié significativement à un arrêt des activités professionnelles ou des études (12,5 % vs 87,5 % ; p=0,01 ; OR : 6,3 [1,3–28,4]). La durée médiane entre le début du symptôme et le diagnostic était de 22 mois [6–54]. Le délai de parcours avant traitement spécifique plus de 12 mois était significativement lié à un score d’invalidité ≥ 3 (53,4 % vs 18,6 %, p=0,005, OR : 8,6 [1,8–40]).
Conclusion |
Le diagnostic de la lèpre se pose de manière encore très tardif dans la région, ce qui est responsable d’handicap physique pouvant mener jusqu’à l’arrêt définitif des activités quotidiennes. La sensibilisation de la population couplée au renforcement de la compétence des personnels médicaux sur la lèpre dans le but d’améliorer le dépistage sont primordiaux pour prévenir les infirmités et d’éradiquer cette maladie.
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Vol 50 - N° 6S
P. S169 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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