Complications des infections fongiques associées aux cathéters : cohorte rétrospective de 145 patients - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Les agents fongiques représentent 14 % des agents pathogènes responsables d’infections de cathéters et sont associés à une morbi-mortalité élevée. L’association à des localisations viscérales et leur impact pronostique sur la mortalité restent toutefois mal décrits. L’objectif principal de cette étude était de décrire les localisations viscérales et la mortalité à 3 mois des infections fongiques associées aux cathéters.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique des patients adultes ayant présenté une infection fongique (hémoculture positive) associée à un cathéter entre 2014 et 2016. Les caractéristiques des patients, le type de cathéter, les agents fongiques, les localisations viscérales et la mortalité à 3 mois ont été rapportés.
Résultats |
Nous avons inclus 145 patients ayant présenté une infection fongique associée à un cathéter (âge médian de 61 ans, 64 patients avec un score de Charlson≥5). Il s’agissait de 59 infections sur voie veineuse centrale, 35 sur chambre implantable, 30 sur piccline, 11 sur cathéter artériel et 10 sur cathéter tunnélisé. Soixante-dix infections ont été documentées à Candida albicans, 21 à C. glabrata, 21 à C. parapsilosis, 11 à C. tropicalis, 6 à C. krusei, 7 à autres Candida et 14 espèces non-Candida (4 Trichosporon sp, 2 Saprochaete clavata, 2 Sacharomyces cerevisiae, 2 Mucor circinelloides, 2 Fusarium sp, 1 Cryptococcus neoformans, 1 Rhodotorula mucilaginosa). L’ablation du cathéter a été réalisée chez 111 patients (77 %) et un traitement antifongique adapté prescrit chez 113 patients (78 %), principalement capsofungine (60 patients) et fluconazole (37 patients) avec une durée médiane de traitement de 18jours. Au moins un examen d’imagerie a été réalisé chez 132 patients (91 %), mettant en évidence 60 localisations viscérales chez 50 patients (34 %), incluant 21 localisations digestives, 11 pulmonaires, 6 vasculaires, 4 rénales et 4 spléniques, 2 ophtalmiques, 2 cérébrales et 2 hépatiques et 8 autres localisations. Cinquante-deux patients (36 %) sont décédés dans les 3 mois toute cause confondue, dont 9 liés directement à l’infection fongique. La présence de localisations viscérales à l’imagerie n’était associée significativement ni au type d’agent fongique (p=0,21) ni au type de cathéter (p=0,23), ni à la prise en charge (ablation du cathéter p=0,27 et traitement antifongique adapté p=0,21). La mortalité à 3 mois était significativement associée à la non-ablation du cathéter infecté (29 patients décédés soit 25 % si ablation du cathéter vs 23 patients soit 68 %, p<0,01), à l’absence de traitement antifongique adapté (32 patients décédés soit 27 % si traitement adapté vs 20 patients soit 61 %, p<0,01) et au score de Charlson (36 patients décédés soit 55 % si Charslon≥5 vs 16 patients soit 19 %, p<0,01), mais pas au type d’agent fongique (p=0,56) ni à la présence de localisations viscérales (p=0,33).
Conclusion |
Dans les infections fongiques associées aux cathéters, les localisations viscérales sont fréquentes mais ne sont pas associées au type d’agent fongique, au type de cathéter et à la mortalité à 3 mois. La mortalité à 3 mois toute cause confondue est élevée et est associée à un traitement non optimal et au score de Charlson.
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Vol 50 - N° 6S
P. S155 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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