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Complications des infections fongiques associées aux cathéters : cohorte rétrospective de 145 patients - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.330 
E. Mériglier, M. Vandenhende, C. Rivoisy, H. Chaussade, D. Bronnimann, F. Bonnet
 CHU Bordeaux, Bordeaux, France 

Résumé

Introduction

Les agents fongiques représentent 14 % des agents pathogènes responsables d’infections de cathéters et sont associés à une morbi-mortalité élevée. L’association à des localisations viscérales et leur impact pronostique sur la mortalité restent toutefois mal décrits. L’objectif principal de cette étude était de décrire les localisations viscérales et la mortalité à 3 mois des infections fongiques associées aux cathéters.

Matériels et méthodes

Étude rétrospective monocentrique des patients adultes ayant présenté une infection fongique (hémoculture positive) associée à un cathéter entre 2014 et 2016. Les caractéristiques des patients, le type de cathéter, les agents fongiques, les localisations viscérales et la mortalité à 3 mois ont été rapportés.

Résultats

Nous avons inclus 145 patients ayant présenté une infection fongique associée à un cathéter (âge médian de 61 ans, 64 patients avec un score de Charlson5). Il s’agissait de 59 infections sur voie veineuse centrale, 35 sur chambre implantable, 30 sur piccline, 11 sur cathéter artériel et 10 sur cathéter tunnélisé. Soixante-dix infections ont été documentées à Candida albicans, 21 à C. glabrata, 21 à C. parapsilosis, 11 à C. tropicalis, 6 à C. krusei, 7 à autres Candida et 14 espèces non-Candida (4 Trichosporon sp, 2 Saprochaete clavata, 2 Sacharomyces cerevisiae, 2 Mucor circinelloides, 2 Fusarium sp, 1 Cryptococcus neoformans, 1 Rhodotorula mucilaginosa). L’ablation du cathéter a été réalisée chez 111 patients (77 %) et un traitement antifongique adapté prescrit chez 113 patients (78 %), principalement capsofungine (60 patients) et fluconazole (37 patients) avec une durée médiane de traitement de 18jours. Au moins un examen d’imagerie a été réalisé chez 132 patients (91 %), mettant en évidence 60 localisations viscérales chez 50 patients (34 %), incluant 21 localisations digestives, 11 pulmonaires, 6 vasculaires, 4 rénales et 4 spléniques, 2 ophtalmiques, 2 cérébrales et 2 hépatiques et 8 autres localisations. Cinquante-deux patients (36 %) sont décédés dans les 3 mois toute cause confondue, dont 9 liés directement à l’infection fongique. La présence de localisations viscérales à l’imagerie n’était associée significativement ni au type d’agent fongique (p=0,21) ni au type de cathéter (p=0,23), ni à la prise en charge (ablation du cathéter p=0,27 et traitement antifongique adapté p=0,21). La mortalité à 3 mois était significativement associée à la non-ablation du cathéter infecté (29 patients décédés soit 25 % si ablation du cathéter vs 23 patients soit 68 %, p<0,01), à l’absence de traitement antifongique adapté (32 patients décédés soit 27 % si traitement adapté vs 20 patients soit 61 %, p<0,01) et au score de Charlson (36 patients décédés soit 55 % si Charslon5 vs 16 patients soit 19 %, p<0,01), mais pas au type d’agent fongique (p=0,56) ni à la présence de localisations viscérales (p=0,33).

Conclusion

Dans les infections fongiques associées aux cathéters, les localisations viscérales sont fréquentes mais ne sont pas associées au type d’agent fongique, au type de cathéter et à la mortalité à 3 mois. La mortalité à 3 mois toute cause confondue est élevée et est associée à un traitement non optimal et au score de Charlson.

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Vol 50 - N° 6S

P. S155 - septembre 2020 Retour au numéro
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