Une leucorachie>10 éléments/mm³ est fréquemment retrouvée dans les cas de méningite ou méningo-encéphalite. Néanmoins, la découverte d’une faible leucorachie entre 6 et 10 éléments/mm³ est un résultat d’interprétation difficile pour le clinicien. Nous avons réalisé une étude rétrospective et descriptive, sur une période de 2 ans, afin d’appréhender ces situations de faible leucorachie et d’évaluer la proportion d’infections cérébroméningées documentées dans ce contexte.

Critères d’inclusion : Tout patient ≥15 ans hospitalisé dans l’un des deux établissements, entre le 30/05/2016 et le 31/05/2018, et ayant bénéficié d’une PL avec un résultat de leucocytes ≥6/mm³ et ≤10/mm³ avec une analyse microbiologique « complète » (définie par une culture bactériologique, PCR virale sur LCR HSV1–2 et VZV±Entérovirus). Les autres résultats microbiologiques notamment sérologiques étaient analysés si présents.

Tout patient présentant un liquide céphalo-rachidien hémorragique défini comme une normalisation des valeurs de leucorachie (≤5/mm³) après soustraction de 1GB pour 1000GR. Enquête microbiologique ou dossier incomplet.

Durant la période d’étude, 631 patients avec suspicion d’infections neuroméningées et une leucorachie basse ont été inclus. Quatre cent cinquante-trois ont été exclus du fait de l’âge, d’un liquide hémorragique (19 patients) ou d’une analyse microbiologique incomplète (434 patients). Parmi les 178 patients restants, l’âge moyen était de 50,6 ans. Il y avait 95 femmes pour 83 hommes. La protéinorachie moyenne était de 0,58g/L (médiane 0,43g/L, Q1 0,29g/L, Q3 0,64g/L). Une étiologie infectieuse a été prouvée pour 10 patients (5,2 %) avec isolement d’une bactérie dans un seul cas (culture du LCR positive pour Streptococcus pneumoniae). Neuf recherches virales sont revenues positives : 3 PCR Entérovirus (LCR), 1 PCR HHV6 (LCR) et 5 sérologies TBE (sérum).

Dans notre étude, les faibles leucorachies au cours des infections neuroméningées sont une situation non exceptionnelle. Le bilan microbiologique est rarement positif (5,2 %) avec une présence plus fréquente de virus au sein desquels la TBE apparaît sur-représentée.