Les formes buccales de la syphilis secondaire, un exemple des pièges tendus par la grande simulatrice - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La syphilis est une infection ré-émergente, particulièrement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ses manifestations cliniques sont variées et parfois trompeuses, sources d’errance diagnostique. Les atteintes buccales sont fréquentes et peuvent être isolées. Nous présentons une analyse de 38 cas de syphilis secondaire avec atteinte buccale afin de distinguer différents phénotypes et de faire ressortir les difficultés diagnostiques qui leurs sont associées.
Matériels et méthodes |
Nous avons récupéré les données cliniques des patients diagnostiqués avec une syphilis secondaire dans un centre de santé sexuelle entre janvier 2000 et juillet 2019. Parmi ces patients, nous avons sélectionné ceux présentant des manifestations buccales. Nous avons relevé pour chaque patient ses caractéristiques démographiques, ses facteurs de risques d’infection sexuellement transmissible, le délai entre le début des symptômes et le diagnostic, la description clinique rapportée comparée aux photos disponibles.
Résultats |
Parmi les 206 patients diagnostiqués avec une syphilis secondaire, 38 présentaient des manifestations orales (18 %) dont 14 étaient isolées (7 %). Ils étaient essentiellement HSH (n=36 ; 95 %), dont un tiers vivant avec le VIH (n=14 ; 37 %). Le délai diagnostique moyen était de 4 mois ; significativement plus long en cas de forme orale isolée (8,8 vs 1,8 mois p=0,02). Les principaux phénotypes comprenaient des lésions érosives ou ulcérées (n=21 ; 55 %) parfois multiples, des plaques fauchées linguales (n=20 ; 53 %), mais également des lésions nodulaires (n=3 ; 8 %) ou leucokératosiques (n=2 ; 5 %). Ces lésions étaient parfois associées (n=7 ; 18 %).
Conclusion |
Les formes orales de syphilis secondaire sont fréquentes, polymorphes et souvent d’évolution subaiguë. Malgré un contexte épidémiologique évocateur elles semblent poser des difficultés diagnostiques, en particulier lorsqu’elles sont isolées. La présence de lésions buccales dans cette population doit faire évoquer cette maladie contagieuse, curable et parfois sévère.
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Vol 50 - N° 6S
P. S135 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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