Prévalence des infections sexuellement transmissibles à l’entrée en milieu carcéral à l’île de la Réunion - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
Les données de la littérature retiennent les populations carcérales comme étant à risque d’infections sexuellement transmissibles (IST). Il existe peu de données sur ce sujet à la Réunion. La population réunionnaise présente certaines spécificités, comme les échanges populationnels avec les pays voisins, la précarité sociale. L’objectif principal de notre étude est de déterminer la prévalence des IST chez les personnes détenues majeures, à l’entrée en milieu carcéral sur l’île de la Réunion.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique, prospective, quantitative et descriptive. Elle consiste à proposer un prélèvement génito-urinaire et un questionnaire à toutes les personnes majeures lors de la visite médicale d’entrée au centre pénitentiaire de Saint-Denis. Le prélèvement urinaire chez l’homme ou vaginal chez la femme permet le dépistage par polymerase chain reaction (PCR) des infections urogénitales à Chlamydia trachomatis (Ct), Neisseria gonorrhoeae (Ng) et Mycoplasme genitalium (Mg). Les sérologies VIH, syphilis et des hépatites B et C sont également proposées.
Résultats |
Entre juin 2018 et juin 2019, 426 personnes détenues dont une majorité d’hommes ont été inclus dans l’étude. Parmi les 78,9 % (n=336) personnes détenues qui ont réalisé le prélèvement génito-urinaire, 2,7 % (n=9) ont un prélèvement positif pour Ng, 8,0 % (n=27) pour Ct et 10,7 % (n=36) pour Mg. La majorité des personnes détenues ayant une PCR positive sont asymptomatique. Parmi les personnes détenues ayant réalisé le prélèvement sanguin, 1,9 % (n=8) des sérologies sont positives pour la syphilis. Une personne détenue a eu une sérologie VIH positive et une autre un antigène HBs positif révélant une hépatite B active. Aucune sérologie n’est revenue positive pour l’hépatite C. L’ étude du questionnaire met en évidence des comportements sexuels à risque. Parmi les 426 personnes détenues interrogées, 39 % (n=160) ont eu des rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire dans les 6 derniers mois et 55 % (n=227) des rapports oraux non protégés. Concernant les connaissances, 41 % (n=176) des personnes détenues interrogées pensent que la contamination par le VIH est possible par les moustiques, 39 % (n=165) par un baiser et enfin 31 % (n=130) en utilisant des toilettes publiques.
Conclusion |
La population carcérale à la Réunion fait partie des populations à risque d’IST. Les résultats sont concordants avec ceux observés à l’échelle nationale hormis pour l’hépatite C, probablement en rapport avec la faible prévalence de la toxicomanie intraveineuse sur l’île. La mise en place d’un dépistage systématique des infections urogénitales à l’entrée en milieu carcéral semble présenter un intérêt au vu des prévalences élevées. Les infections urogénitales étant souvent asymptomatiques, leur recherche systématique permettrait de limiter le risque de transmission.
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Vol 50 - N° 6S
P. S134-S135 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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