Analyse des prescriptions d’antibiotiques des médecins généralistes, en France, à partir d’un logiciel de prescription - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La surveillance de la consommation d’antibiotiques est un élément fondamental du combat contre l’antibiorésistance. L’informatisation des dossiers médicaux en médecine de ville peut désormais permettre une analyse informatisée des Prescriptions Médicales d’Antibiotiques (PMA) des médecins généralistes (MG).
Matériels et méthodes |
L’objectif de cette étude a été de déterminer l’évolution de la PMA des MG français dans le traitement des affections bactériennes communautaires de mai 2015 à avril 2019. Les données ont été recueillis à partir d’un logiciel de prescription et a été analysé au cours du temps, le type d’antibiotique prescrit et la durée moyenne de prescription pour les diagnostics de rhinopharyngite (RP), angine aiguë, otite moyenne aiguë, sinusite aiguë, bronchite aiguë, pneumopathie, cystite (CA), pyélonéphrite et infection urinaire masculine.
Résultats |
Au total, 4.213.069 PMA ont été recueillies sur les 4 années de l’étude sur un panel de 2000 MG. Le nombre de PMA annuelles est resté stable sur la période. Cependant, la part de prescriptions d’antibiotiques critiques utilisés en ville a diminué significativement en passant de 180.808 (17,4 %) à 129.929 (12,6 %) (p=0,02) pour les céphalosporines et de 71.654 (6,9 %) à 57.590 (5,6 %) (p=0,02) pour les fluoroquinolones (FQ). Les durées moyennes de traitement antibiotiques tout diagnostic confondu ont augmenté de 8,3 à 8,7 j. Les diagnostics associés à une prescription d’antibiotique correspondaient dans 16 % des cas à des infections strictement bactériennes, dans 56 % des cas à des infections ORL majoritairement virales et à des infections strictement virales pour 28 % des PMA. Le diagnostic de RP était associé à 253.360 des PMA et ce malgré une « non-indication » à l’antibiothérapie dans cette pathologie. L’évolution des PMA pour le diagnostic de RP a été marquée par une diminution globale significative des PMA de −21 % (p=0,04). Pour le diagnostic de CA, une diminution non significative des PMA de FQ (-12 %) a été mise en évidence ainsi que des C3G (−2 %) en faveur de la fosfomycine (+9 %) et des pénicillines, dont le pivmecillinam (+6,5 %).
Conclusion |
Dans ce large échantillon suivi en soins primaires, la prescription d’antibiotique est restée stable pendant 4 ans. Cependant, une diminution significative des prescriptions de FQ et des céphalosporines en faveur de l’amoxicilline a été retrouvée réalisant un switch de classe de molécules à fort impact écologique vers des antibiotiques à spectre étroit. L’analyse par diagnostics montre que deux tiers des prescriptions concernent les infections ORL qui sont majoritairement virales et pourraient être évitées. Notre travail illustre la difficulté qu’il y a à diminuer les indications et les durées de traitement antibiotique, mais démontre le succès relatif de la politique de switch des dernières recommandations en antibiothérapie.
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Vol 50 - N° 6S
P. S13 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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