Prise en charge de l’ostéite du pied diabétique par chirurgie conservatrice - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
L’ostéite du pied chez le patient diabétique (OPD) est une complication grave associée à un risque élevé d’amputation. Deux types de prises en charge de l’OPD sont rapportés : l’approche médicale (sans résection osseuse) et l’approche médicochirurgicale qui est parfois une chirurgie conservatrice (CS) assez peu étudiée et qui correspond à une résection limitée à la zone infectée associée à une antibiothérapie (ATB) guidée par biopsie osseuse.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective des épisodes d’OPD traités par CS complétée par une ATB adaptée à la biopsie osseuse, dans deux centres hospitaliers entre juin 2007 et décembre 2017. Au terme d’un suivi d’un an, la rémission était définie par l’absence de dermohypodermite, une cicatrisation complète de la plaie maintenue au moins un mois, une stabilisation ou amélioration des images ostéoarticulaires et l’absence de reprise chirurgicale.
Résultats |
Durant la période d’analyse, 47 épisodes chez 41 patients ont été identifiés. La moyenne d’âge des patients était de 69,4±8,9 ans, l’HBA1C était en moyenne de 7,2±1,1 %. Un antécédent d’amputation était trouvé dans 43 % des cas (n=20), et dans 32 % des épisodes (n=15) les patients étaient porteurs d’une sténose artérielle. Staphylococcus spp. étaient prédominants (40 %, 50/124 souches), et 72 % des épisodes étaient polymicrobiens (n=34).
En excluant les 3 décès tous non reliés à l’épisode infectieux et les perdus de vue avant 1 an (n=5), le taux de rémission infectieuse à 1 an était de 64 % (25/39). Les échecs survenaient précocement dans les 6 mois du suivi (11/14, soit 79 %). Les patients en échec de traitement étaient plus fréquemment porteurs d’une sténose artérielle du membre inférieur homolatéral à l’ostéite que les patients en rémission : 57 % (8/14) versus 24 % (6/25) respectivement (p=0,04). Le taux de CRP initial chez les patients en échec à un an était significativement plus élevé (116±112mg/L) que celui des patients en rémission (48±46mg/L) (p=0,02). Il existait une tendance à avoir plus d’abcès dans le groupe échec que dans le groupe rémission : 29 % (4/14) versus 4 % (1/23) (p=0,06). Les durées et type d’ATB (rifampicine sur Staphylococcus spp. et fluoroquinolones sur les bacilles Gram négatif) étaient similaires dans les deux groupes. Au suivi à un an, des lésions de transfert par modification de la statique du pied étaient retrouvées chez 26 % des patients. Parmi les patients en rémission à 1 an, 92 % (23/25) restaient en rémission au cours du suivi ultérieur, avec un suivi moyen de 2,9±1,7 ans. La cicatrisation de l’ulcère était obtenue pour 31/47 patients (66 %), et durable pour 28 patients au dernier suivi (moyenne 2,1±1,7 ans).
Conclusion |
La CS est associée à un taux de rémission de l’infection comparable à ce qui a déjà été rapporté dans la littérature malgré le profil moins favorable de nos patients (antécédent d’amputation, abcès, artérite). L’évaluation des OPD à un an post-traitement semble suffisante. La prise en charge vasculaire est essentielle.
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Vol 50 - N° 6S
P. S127 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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