Complications intra-hospitalières et évolution post-hospitalière des infections à virus respiratoire syncytial chez l’adulte - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est responsable d’infections respiratoires chez les sujets âgés avec comorbidités. L’objectif était de comparer les caractéristiques et l’évolution intra et extra-hospitalière des adultes hospitalisés avec une infection à VRS à ceux ayant une infection grippale.
Matériels et méthodes |
Les adultes hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë (IRA) ont été prospectivement inclus dans une étude multicentrique menée dans cinq hôpitaux universitaires durant deux saisons hivernales consécutives (2017/2018 et 2018/2019). Les patients présentant une infection à VRS et une grippe, confirmées par RT-PCR sur un prélèvement nasopharyngé, ont été comparés. Des modèles de régression de Poisson à variance robuste ont été utilisés pour estimer les ratios de prévalence (RP) associés à la morbi-mortalité hospitalière et à l’évolution extra-hospitalière (défini comme une nouvelle hospitalisation ou le décès dans les 3 mois suivant la sortie de l’hôpital) entre les patients VRS et grippés après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels.
Résultats |
Au total, 1 428 adultes hospitalisés pour IRA ont été inclus, l’âge médian était de 72 ans (IIQ 60-82), 55 % étaient des hommes (790/1428) et 87 % avaient une maladie chronique sous-jacente (1250/1428). Le VRS a été détecté dans 8 % des cas (114/1428) et le virus grippal dans 31 % des cas (437/1428). Après exclusion des co-infections (n=6), l’âge médian était de 74 ans (IIQ 64–83) chez les patients VRS positifs et de 72 ans (IIQ 60–82) chez les grippes positifs (p=0,06). Les patients VRS positifs présentaient plus fréquemment des antécédents de pathologies respiratoires chroniques (52 % (56/108) contre 39 % (166/431), p=0,012) ou de pathologies cardiaques chroniques (52 % (56/108) contre 41 % (176/431), p=0,039) que les patients grippe positifs. La durée médiane d’hospitalisation était plus élevée pour le VRS que pour la grippe (8 (IIQ, 5–13) contre 6jours (IIQ, 4–11), p<0,001). Les complications intra-hospitalières étaient significativement plus élevées chez les patients VRS positifs : insuffisance respiratoire (RPa=1,7 ; IC95 % 1,2–2,4), syndrome de détresse respiratoire aiguë (RPa=1,9 ; IC95 % 1,2–3,0), admission en soins intensifs (RPa=2,1 ; IC95 % 1,5–3,1) et recours à une ventilation mécanique invasive (RPa=1,8 ; IC95 % 1,2–2,7). Aucune différence n’a été observée pour le décès intra-hospitalier et le devenir extra-hospitalier.
Conclusion |
La morbi-mortalité intra-hospitalière associée aux infections à VRS confirmées était plus importante que celle de la grippe soulignant la nécessité d’un diagnostic standardisé et du développement de traitements et vaccins spécifiques.
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Vol 50 - N° 6S
P. S12 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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