Épidémie de fièvre typhoïde en 2019 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La fièvre typhoïde est un enjeu majeur de santé publique dans les pays à ressources limitées jusqu’à ce jour, à cause de la vétusté des infrastructures sanitaires et des circuits de distribution de l’eau. C’est une infection bactérienne systémique à point de départ digestif et à déclaration obligatoire.
L’objectif de ce travail est de décrire le profil épidémio-clinique, biologique et évolutif de l’épidémie de fièvre typhoïde.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale descriptive étalée sur une durée de deux mois (du 14 novembre 2019 au 13 janvier 2020). Était inclus dans notre étude tout malade suspect de la fièvre typhoïde et hospitalisé dans le service des maladies infectieuses de la région Ouest du pays, ayant consommé de l’eau de puit suspecte, situé dans un Hammam (bain maure). L’hémoculture et la coproculture étaient faites systématiquement chez tout malade admis. L’identification de la souche bactérienne et l’antibiogramme ont été réalisés par les méthodes conventionnelles. Les antibiotiques suivants ont été testés : ampicilline+Ac clavulanique, ticarcilline, céfazoline, cefotaxime, imipenem, ertapenem, gentamicine, amikacine, ciprofloxacine et cotrimoxazole.
Résultats |
Nous avons colligé 90 cas lors de cette épidémie qui a duré deux mois. L’âge moyen était 23 ans (3 ans à 64 ans) avec 48 cas de sexe masculin (53 %) et un sex-ratio de 1,14. La notion de cas similaires dans l’entourage est retrouvée chez 75 cas (83 %) et la majorité des patients ont consommé l’eau de puit suspecte soit 87 cas (97 %). À l’admission, 45 cas étaient hospitalisés vers le 2e septénaire (50 %), le début était progressif chez 58 cas (64 %), 81 patients ayant une fièvre en plateau (90 %) ; 83 cas ayant des céphalées (92,2 %), 62 cas avec douleurs abdominales (68,9 %), 57 cas avaient des diarrhées (63,3 %), 13 cas ont rapporté la notion d’épistaxis (14,4 %). Deux patients ont présenté un état de tuphos (2,2 %), 11 patients avaient une splénomégalie type I (12,2 %) et 9 cas ayant des TRL (10 %). Biologiquement, nous avons rapporté 7 cas d’hyperleucocytose (7,8 %), 43 cas d’anémie (47,8 %), 49 cas de thrombopénie (54,4 %) et 56 cas de cytolyse hépatique (62,2 %). Les hémocultures ont isolé 42 S. typhi (46,7 %) et seulement 4 coprocultures étaient positives au même germe. Toutes les souches isolées étaient sensibles aux antibiotiques usuels. L’évolution était favorable dans la majorité des cas suite à une prise en charge adéquate. Néanmoins, nous avons notifié 5 cas de complications (cardiaques et neurologiques) et 3 cas de rechutes (3 %).
Conclusion |
L’utilisation de l’eau provenant du puit et stockée dans la communauté, a été le facteur favorisant la survenue de cette épidémie de fièvre typhoïde, dont la lutte et la prévention passent d’abord par la maîtrise de la définition de cas, de la déclaration de tout cas suspect, de la sensibilisation et de l’éducation de la population sur l’hygiène alimentaire et fécale, de l’application des bonnes pratiques d’hygiène et l’implication de tous les partenaires de la santé.
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Vol 50 - N° 6S
P. S113 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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