Pour être adaptée et efficace, la délivrance d’un conseil diététique repose sur une bonne connaissance des habitudes alimentaires de la population concernée. L’objectif de ce travail est de décrire le comportement alimentaire de sujets diabétiques ou présentant un syndrome métabolique, de le comparer au comportement de la population indemne de ces troubles métaboliques, et de vérifier l’adéquation aux recommandations.

Un échantillon de 944 hommes, âgés de 45 à 64 ans, et issus par tirage au sort de la population générale de trois régions françaises (Communauté Urbaine de Lille, Haute Garonne et Bas Rhin) est analysé. Parmi eux, 97 sujets (10,3 %) sont diabétiques et 236 (25,0 %) présentent un syndrome métabolique. Ces deux groupes se distinguent du reste de la population par une fréquence plus élevée de l’obésité, de l’hypertension artérielle et des dyslipidémies, et par une pratique moins régulière de l’activité physique. Les sujets diabétiques ou avec syndrome métabolique déclarent une consommation de sucres rapides plus faible que le reste de la population, sans différence concernant les polysaccharides. Ils se caractérisent par ailleurs par des apports plus élevés en lipides (quel que soit le type d’acides gras) et en protéines, par une consommation plus élevée de charcuterie, fromages et légumes verts, et par des apports en poisson et en laitages plus faibles. La consommation d’alcool n’est pas significativement différente entre les groupes.

En dehors de changements ponctuels, tels que la réduction de la consommation de sucres rapides, les règles hygiéno-diététiques de base apparaissent insuffisamment appliquées. Il persiste une forte prévalence de l’obésité, parallèlement à une faible pratique de l’activité physique. La prise en charge hygiéno-diététique des sujets dysmétaboliques apparaît donc difficile, ce qui justifie pleinement le développement de programmes d’éducation thérapeutique visant à accompagner les patients dans la prise en charge non médicamenteuse des désordres métaboliques.