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Le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des pathologies psychiatriques - 23/07/20

The role of the general practitioner in management of psychiatric disorders

Doi : 10.1016/j.respe.2020.05.002 
T. Tabril a, , A. Chekira a, Y.O. Housni Touhami a, L. El Allani a, I. Najid a, Z. Hammani b, G. Lamgari a, F. Qassimi a, A. Boukniter a, A. Bout a, C. Aarab a, I. Rammouz c, R. Aalouane a
a Service de psychiatrie, faculté de médecine et de pharmacie, laboratoire de neurosciences, université Sidi Mohamed Ben Abdellah. Fès, CHU Hassan II de Fès, BP. 1893, Km 2200, route de Sidi-Hrazem, Fès, Maroc 
b Hôpital militaire Moulay Ismail, Meknès, Maroc 
c Service de psychiatrie, faculté de médecine et de pharmacie, laboratoire de neurosciences, université Ibn Zohr, BP 7519, Quartier Tilila, CP80060 Agadir, Maroc 

Auteur correspondant.

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Abstract

Aim

Psychiatric disorders represent a huge burden of disease worldwide. Significant gaps in their diagnosis and treatment remain. In Morocco, an observed shortage of psychiatrists would logically call for their collaboration with family physicians. Our objectives were to analyse perceptions of general practitioners’ capacity to manage psychiatric disorders, to study the difficulties encountered in their management of these pathologies, and to assess their degree of collaboration with existing mental health structures.

Methods

A cross-sectional nationwide survey of family physicians practicing in urban and rural areas in the private and public sectors in the Kingdom of Morocco was organised. Carried out over a period of 10 months (April 2016 to January 2017), the study was based on an anonymised self-administered questionnaire comprising 23 items. Were excluded from the sample: physicians who had tested the questionnaire prior to its distribution, medical students, family physicians employed in administrative services, resident doctors in university hospitals, and questionnaires with incomplete answers.

Results

All in all, five hundred and four questionnaires were distributed, with a participation rate of 79.8%, while 57.9% of the respondents were men. Their seniority as doctors ranged from 1 year to 60 years with average duration of 19.5±11 years. An overwhelming majority of the doctors had obtained their doctorates in Morocco, while 8.4% had been trained abroad. The majority of the doctors surveyed worked in private practice in urban areas (53.1%), and most of them (81.9%) agreed that the management of psychiatric disorders is a public health priority. The participating physicians stated that they received an average of five patients per day suffering from mental disorders, representing 17.3% of their medical consultations. According to their perceptions, the most frequent psychiatric pathologies were depression, somatoform disorders and sleep disturbances, which were cited by 92.9%, 78.8% and 78.5% of them respectively. Regarding the diagnosis of psychiatric pathologies, 60.2% of the doctors considered bipolar disorder as a difficult pathology to diagnose, followed by schizophrenia, autism and dementia, while the pathologies reported as the most difficult to treat were addictive behaviours, schizophrenia, bipolar disorder, autism and dementia. Physicians felt a need for training, primarily pertaining to anxiety disorders, schizophrenia and bipolar disorders (49.5%, 35% and 33.7%, respectively). Nearly a quarter of the respondents (22.4%) mentioned a need for training in management of all psychiatric illnesses. Regarding the reasons for their referral of patients to mental health care structures, 65.4% of the physicians justified their doing so by a need for hospitalisation, while in 43.7% of cases, the transfer was carried out at the request of the patient or his family. The difficulties mentioned by the respondents were firstly a lack of adapted means of care (77.5%), followed by their insufficient training in mental healthcare (52.4%) and absence of collaboration with mental health professionals (52.4%).

Conclusion

For the majority of the physicians surveyed, psychiatry represented a public health priority, and their prioritising provides a probable explanation for their positive perception of their role in the management of mental disorders. However, we went on to observe that a number of difficulties constituted obstacles to their role in management of mental disorders and induced them to refer their patients to psychiatrists. Our analysis highlighted the impact of continuing education on physicians’ attitudes and the interest of collaboration between practitioners. Efforts in university teaching and continuous education should be encouraged in view of enabling family physicians to more effectively cope with the demands of daily practice and meet the expectations of the overall population.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Objectif

Les pathologies psychiatriques sont responsables d’une part majeure de la morbidité dans le monde. Il existe d’importantes lacunes de diagnostic et de traitement pour les troubles psychiatriques. Au Maroc, la constatation d’une pénurie de psychiatres devrait amener logiquement à une collaboration avec les médecins généralistes. Notre objectif est d’analyser la perception de la capacité des médecins généralistes à prendre en charge les troubles psychiatriques, étudier les difficultés rencontrées dans la prise en charge de ces pathologies, et évaluer leur degré de collaboration avec les structures de prise en charge en santé mentale.

Méthodes

Il s’agit d’une enquête transversale auprès des médecins généralistes exerçant en milieux urbain et rural, dans les secteurs libéral et public, et ce, à l’échelle nationale du royaume du Maroc. L’enquête s’est étalée sur une période de 10 mois, entre avril 2016 et janvier 2017. L’étude a été réalisée avec un auto-questionnaire anonyme comportant 23 items. Nous avons exclu de l’échantillon les médecins qui ont testé le questionnaire avant distribution, les étudiants en médecine, les médecins généralistes au niveau des services administratifs, les médecins internes des centres hospitaliers universitaires, et les questionnaires avec des réponses incomplètes.

Résultats

Au total, cinq cent quatre questionnaires ont été diffusés, avec un taux de participation de 79,8 %. Le sexe masculin représente 57,9 %, l’ancienneté du doctorat variait entre 1 an et 60 ans avec une durée moyenne de 19,5±11 ans. La grande majorité des médecins interrogés ont obtenu leur doctorat au Maroc, et seulement 8,4 % ont été formés à l’étranger. La majorité des médecins interrogés sont installés dans des cabinets de consultation privés urbains (53,1 %). La plupart des médecins généralistes (81,9 %) se sont accordés sur le fait que la prise en charge des troubles psychiatriques est une priorité de santé publique. Les médecins généralistes ont répondu recevoir en moyenne cinq malades avec des troubles mentaux par jour, ce qui représente 17,3 % des consultations médicales. Les pathologies psychiatriques les plus fréquentes selon la perception des médecins généralistes sont la dépression (92,9 %), les troubles somatoformes (78,8 %) et les troubles du sommeil (78,5 %). Concernant le diagnostic des pathologies psychiatriques, 60,2 % des médecins interrogés considéraient le trouble bipolaire comme pathologie difficile à diagnostiquer, suivi par la schizophrénie, l’autisme et la démence. Les pathologies rapportées comme étant les plus difficiles à traiter sont les conduites addictives, la schizophrénie, le trouble bipolaire, l’autisme et la démence. Les médecins ont éprouvé un important besoin de formation pour les troubles anxieux, la schizophrénie et le trouble bipolaire en premier lieu (respectivement dans 49,5 %, 35 % et 33,7 % des cas). Dans 22,4 % des cas, les médecins ont mentionné le besoin en formation dans toutes les pathologies psychiatriques. Concernant les motifs de référence vers les structures de soins de santé mentale, les praticiens justifient cette attitude dans 65,4 % des cas par la nécessité d’hospitalisation, alors que dans 43,7 % des cas, le transfert se fait sur la demande du patient ou de sa famille. Les difficultés soulevées par les médecins interrogés sont tout d’abord le manque de moyens adaptés à la prise en charge (77,5 %), le manque de formation dans le domaine de santé mentale (52,4 %), ainsi que l’absence de collaboration avec les professionnels de la santé mentale (52,4 %).

Conclusion

Pour la majorité des médecins interrogés, la psychiatrie constitue une priorité de santé publique, ce qui explique sans doute la perception positive de leur rôle en matière de prise en charge des troubles mentaux. Cependant, nous avons constaté que certaines difficultés s’opposent à cette prise en charge conduisant les praticiens à adresser leurs patients aux psychiatres. Notre analyse a montré l’impact de la formation continue sur l’attitude des médecins et l’utilité de la collaboration entre les praticiens, ce qui incite à fournir des efforts sur le plan de formation continue et celui de l’enseignement universitaire, dans l’optique de former des praticiens en mesure de faire face aux exigences de leur pratique quotidienne et de satisfaire les attentes de la population.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Family physicians, Psychiatric disorders, Attitudes, Perception, Management

Mots clés : Médecin généraliste, Troubles psychiatriques, Attitudes, Perception, Prise en charge


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