SMAO — Évaluation d’une formation psychiatrique à des agents de santé de première ligne, exemple de la formation SMAO - 29/05/20
Résumé |
Le développement de la psychiatrie et de son enseignement a tout au long de son histoire fait l’objet de nombreux débats, et ses fondements ont souvent été l’objet de contestations. La transmission de la discipline, quant à elle, reste un domaine complexe et souvent peu accessible à des soignants novices. Pourtant, bon nombre de pays ne possèdent pas de ressources humaines médicales dans le domaine de la psychiatrie pour se permettre de faire l’impasse sur un enseignement simplifié à destination des agents de santé de première ligne. Ces agents sont en effet le plus souvent le seul recours sanitaire accessible, de par leur nombre et leur répartition, notamment dans les zones reculées et défavorisées, comme cela est le cas au Bénin et au Togo.
La formation psychiatrique actuellement délivrée aux agents de santé de première ligne est pourtant, contrairement aux recommandations de l’OMS, peu investie et peu abordable [1 ]. La plupart des soignants semblent ainsi démunis face aux personnes atteintes de maladie mentale. Ces derniers se retrouvent ainsi souvent dans l’impossibilité d’accéder à un diagnostic ou un traitement psychiatrique adapté, entraînant de ce fait, exclusion, abandon, maltraitances [2 ].
L’Association santé mentale en Afrique de l’Ouest (SMAO), en collaboration avec l’Organisation non gouvernementale Saint-Camille de Lellis, s’est saisie depuis plusieurs années de cette problématique en proposant un enseignement simplifié et applicable sur le terrain. Une étude menée en 2018 sur 14 centres béninois et togolais a eu pour objectif d’évaluer la formation psychiatrique des agents de santé de première ligne [3 ].
En comparant 234 diagnostics et prescriptions psychiatriques, réalisés par les soignants locaux de niveau infirmier par rapport à ceux posés par les médecins psychiatres formateurs de la SMAO, on obtient un taux de concordances allant dans le sens d’une réelle efficience de l’outil d’enseignement.
Ce constat vient appuyer l’intérêt de développer des systèmes de diffusion des connaissances simplifiées, dont la simplification théorique n’altère pas la pertinence clinique, mais permet au contraire l’obtention de prises de décisions proches de celles des psychiatres formateurs.
Enfin, l’étude montre un changement de représentation des soignants face à la maladie mentale. Cette démystification de la psychiatrie semble ainsi concourir à son insertion dans des soins communautaires de proximité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychiatrie, Formation, Soins primaires, Accès aux soins, Simplification théorique
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Vol 1 - N° S2
P. S82 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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