Une médiation thérapeutique « environnementale » prônée dès le XIII^e siècle revoit le jour en psychiatrie de l’adulte [1]. L’usage du « Jardin de soins » repose aujourd’hui sur la définition par l’écologie humaine des principes neurobiologiques de son action : Effet savane, Biophilie, Fonction refuge-protection, Phytorésonance [2]. Les activités de jardinage encadrées (hortithérapie) ont montré des effets positifs lors des essais cliniques : réduction de l’anxiété, des symptômes dépressifs, du repli, retour de la confiance en soi et du dynamisme, ouverture émotionnelle et affective, effet direct et global de lutte contre le stress, activation mémorielle et facilitation cognitive [3]. De plus l’allégement symptomatique est propice aux reprises psychothérapiques. Mais ce recours au vivant végétal dépasse le seul aménagement paysager des lieux de soins. Il répond à des règles d’installation participatives précises basées sur les attentes de la structure de soin, guidée par un expert paysagiste compétent en santé [1]. L’équipe soignante a reçu une formation dédiée, l’indication répond d’objectifs personnalisés, le soin est guidé par l’évaluation. Nous avons débuté la mise en place du dispositif et l’évaluation clinique de cette médiation, procédant par étapes, successivement sur deux sites hospitaliers. Une enquête préalable concernant les attentes des équipes, des patients et de l’institution guide le processus de conception participative qui procède à l’installation et à l’organisation du soin. On évalue le degré de satisfaction institutionnelle une fois le jardin installé et les activités de jardinage commencées, puis les effets cliniques de façon standardisée et complétée par une approche qualitative [4]. L’attente en faveur du jardin de soin est forte (87 + et ++ sur un Likert 4 pour n = 109), axée sur le repos (39 patients sur 54) plutôt que sur le jardinage (15 vs 28 chez les soignants). La satisfaction est nette (7,18/10 pour 17 sujets après 4 séances). L’approche qualitative (7 patients après 6 séances) relève de façon significative : manifestations d’intérêt et d’initiative, retour à la réalité et à la capacité d’agir, ouverture relationnelle [4]. Une mobilisation émotionnelle positive est particulièrement nette chez les patients résistants. On note de plus un retentissement bénéfique sur les soignants et la vie institutionnelle. Nos résultats et un guide de conception participative seront présentés.