Techniques de neuromodulation et mécanismes inflammatoires dans le trouble dépressif caractérisé résistant - 29/05/20
Résumé |
La dépression caractérisée figure parmi les affections psychiatriques les plus fréquentes avec une prévalence sur la vie entière de 16-17 % en population générale [1]. Elle se montre d’évolution récidivante, voire chronique dans 50 à 80 % des cas, avec un impact important sur le fonctionnement au quotidien, ainsi que sur la qualité de vie. Elle est responsable de coûts socio-économiques directs ou indirects particulièrement élevés [1]. Malgré les avancées réalisées dans le domaine de la pharmacopée antidépressive, 15 à 20 % des patients ne répondent pas ou peu aux différents traitements classiquement utilisés dans la pratique clinique quotidienne [1]. Est alors proposée dans ces formes dites résistantes l’utilisation de diverses techniques de neuromodulation allant de l’électroconvulsivothérapie (ECT) à la stimulation du nerf vague (SNV) en passant par la stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS) [2]. Nous examinerons les effets thérapeutiques de chacune de ces approches dans le contexte de la dépression résistante. Nous en présenterons les principaux mécanismes d’action avec une attention toute particulière portée aux processus inflammatoires dans la mesure où ces derniers ont été mis en lien avec l’émergence des symptômes dépressifs, de même qu’ils se sont retrouvés fortement impliqués dans la résistance aux antidépresseurs [3]. Plusieurs études de cohorte ont ainsi permis de montrer qu’une augmentation même modérée de la protéine C-réactive, en tant que marqueur inflammatoire, majore le risque de survenue de manifestations dépressives. Une élévation des concentrations périphériques des cytokines pro-inflammatoires, comme l’IL-6 et le TNF-alpha, a également été rapportée chez les patients déprimés. Il s’avère enfin que les sujets déprimés ne répondant pas aux antidépresseurs présentent de hautes concentrations pré-thérapeutiques d’IL-6 et TNF-alpha [3]. Ce symposium fera donc état des recherches les plus récentes menées dans ce champ thématique en adoptant une démarche de recherche translationnelle qui vise à adosser à l’ensemble des connaissances acquises à partir de modèles animaux pertinents, celles parallèlement collectées chez l’Homme. L’objectif à terme est de recourir à des stratégies adaptées de traitement ciblant certains systèmes biologiques de façon à permettre une prise en charge optimisée et mieux individualisée pour des sous-groupes plus homogènes de patients déprimés potentiellement répondeurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépression caractérisée, Résistance thérapeutique, Stimulation cérébrale, Mécanismes immuno-inflammatoires, Recherche translationnelle
Vol 1 - N° S
P. S15-S16 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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