Statut du dépistage organisé des cancers dans une population présentant des « troubles psychiques graves » - 29/05/20
Résumé |
Contexte Dépister tôt pour mieux soigner, la médecine préventive en matière de cancer constitue un enjeu important de santé publique, tout particulièrement chez les patients fragiles suivis en psychiatrie. Alors que les résultats des dépistages organisés des cancers ont tendance à stagner dans la population générale, l’objectif de l’étude est d’évaluer la participation aux dépistages organisés des cancers du sein et du colon chez des patients présentant des troubles psychiques graves.
Méthode Une enquête transversale quantitative par questionnaire portant sur la réalisation d’un test immunologique de dépistage pour le cancer colorectal et d’une mammographie de moins de 2 ans, a été proposé par le professionnel référant, aux patients âgés de 50 à 74 ans présentant des troubles psychiques graves, diagnostiqués au sein d’un secteur psychiatrique de la banlieue sud-est de Lille, sur la période de novembre 2017 à fin janvier 2018.
Résultats Le taux de participation au dépistage du cancer du sein par mammographie observé sur la population de l’étude est de 65,2 % (n = 58) statistiquement plus important que dans la population générale des 6 communes concernées (52,85 % (p < 0,05)). Le taux de participation au dépistage du cancer colorectal par test immunologique observé sur la population de l’étude est de 34,4 % (n = 54) statistiquement plus important que dans la population générale (26,75 % (p < 0,05)). Le fait d’avoir réalisé une mammographie était associé avec la réalisation du test immunologique de façon statistiquement significative (p = 0,02). Concernant le suivi somatique, la totalité des patients interrogés (n = 157) avaient un médecin traitant déclaré, 96,18 % (n = 151) l’ont consulté au cours des 6 derniers mois, ce qui est une recommandation de bonne pratique chez les patients atteints de pathologie mentale sévère.
Conclusion Ces résultats encourageants ne doivent pas occulter que les taux restent largement inférieurs aux objectifs européens fixés respectivement à 70 % et 45 % d’autant que le nombre important de perdus de vue et le fonctionnement singulier du service rendent difficile l’extrapolation des résultats. Néanmoins la collaboration avec le médecin traitant semble avoir joué un rôle considérable. Les cancers du sein et du colon restent très meurtriers, des essais cliniques randomisés de qualité et d’envergure sont nécessaires en matière de dépistage.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépistage organisé, Cancer, Troubles psychiques graves
Vol 1 - N° S
P. S142-S143 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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