Différents modèles cognitifs concernant la schizophrénie ont été décrits et certains s’appliquent à donner une explication intégrative de l’ensemble des troubles observés dans cette pathologie. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature reprenant les différents modèles cognitifs de la schizophrénie afin de comparer leur caractère intégratif.

En nous appuyant sur le modèle de FRITH de 1992 concernant les métareprésentations nous avons construit une réflexion autour de l’évolution de la modélisation cognitive depuis ce dernier jusqu’en 2017. Nous avons objectivé des actualisations de ce modèle et l’apparition de nouvelles perspectives.

Après avoir défini les phénotypes et endophénotypes schizophréniques ainsi que la notion de spectre schizophrénique, nous avons comparé les différents modèles entre eux. Le critère de jugement était la présence ou non dans chaque modèle d’une explication de chacune des caractéristiques phénotypiques ou endophénotypiques schizophréniques.

Nous avons synthétisé ces résultats dans un tableau. Si le modèle de FRITH reste pertinent dans les explications cognitives actuelles de la schizophrénie, nous mettons en évidence l’apparition de nouveaux paradigmes à travers le codage prédictif Bayésien et le codage de l’incertitude dans la schizophrénie ainsi que les perturbations d’accès à la conscience dans la schizophrénie.

Nos résultats montrent l’intérêt de ces nouveaux paradigmes pour une explication intégrative de l’ensemble des caractéristiques décrites à ce jour concernant la schizophrénie comprenant la notion de spectre, l’évolutivité de la pathologie, les différents phénotypes cliniques et les endopénotypes.

Il semble intéressant de redéfinir les différents endophénotypes selon la notion de perturbations d’accès à la conscience qui semble pouvoir être éclairante. Enfin, il nous parait important d’étudier ces modèles de manière scientifique, notamment en lien avec l’initiative RDoC, et d’intégrer ces avancées scientifiques aux techniques thérapeutiques actuelles.