Anorexie mentale restrictive et atteintes cognitives : quel type d’atteintes pour quelles patientes ? Quelles perspectives thérapeutiques ? - 29/05/20
Résumé |
Introduction L’anorexie mentale restrictive (AMR) concerne, en France, à peu près 1,5 % de la population féminine, entre 15 à 35 ans. L’AMR est fréquemment associée à des comorbidités psychiatriques et présente un taux élevé de décès. La remédiation cognitive est une technique thérapeutique prometteuse en cours d’évaluation [1]. L’objectif de cette étude était de préciser les atteintes cognitives de patientes présentant une AMR afin de mieux déterminer les cibles éventuelles de la remédiation cognitive.
Matériel et Méthodes Une évaluation clinique (QI pré-morbide, indice de masse corporelle (IMC), échelles d’évaluation cliniques) et neurocognitive (mémoire verbale sémantique, mémoire de travail, flexibilité mentale, stratégies de planification, capacités attentionnelles, vitesse de traitement de l’information et capacités visuo-spatiales et constructives (figure de Rey)) a été réalisée auprès de patientes présentant une AMR et de témoins appariées sur le sexe et l’âge.
Résultats 59 patientes et 59 témoins ont été recrutées. Les patientes présentent une prévalence élevée de comorbidités psychiatriques (troubles de l’humeur (69,5 %), troubles anxieux (71,2 %), risque suicidaire (44,1 %)). L’analyse en classification ascendante hiérarchique a permis de distinguer 2 classes de patientes. La classe 1 présente un QI prémorbide, des scores d’anxiété état, de dépression et de symptômes alimentaires moindres que la classe 2. La classe 1 a des capacités attentionnelles, de flexibilité mentale, de planification et de vitesse de traitement de l’information statistiquement inférieures à celles de la classe 2. Le temps de rappel de la figure de Rey est par contre statistiquement inférieur. Les patientes de la classe 1 sont par ailleurs plus impulsives sur le plan cognitif et plus déprimées que les témoins, avec de moins bonnes capacités attentionnelles, de mémoire verbale, de vitesse de traitement de l’information et de planification. Les patientes de la classe 2 sont plus déprimées et anxieuses que les témoins, avec des scores de QI pré-morbide et de flexibilité mentale statistiquement plus élevés.
Conclusion Parmi les patientes présentant une AMR, cette étude retrouve 2 profils de patientes avec des spécificités cliniques et cognitives. Ces résultats pourraient expliquer en partie les résultats contradictoires de la remédiation cognitive avec des programmes plus spécifiques à élaborer, en fonction de ces profils [2].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anorexie mentale restrictive, Atteintes cognitives, Remédiation cognitive
Vol 1 - N° S
P. S129-S130 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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