Étude clinique de 60 patients dépendants au cannabis avec trouble de personnalité antisociale. - 29/05/20
Résumé |
Contexte Dans l’étude NESARC, la fréquence des sujets présentant un trouble de personnalité antisociale était 19 fois plus fréquente chez les sujets dépendants au cannabis (Compton et al., 2005). Dans le volet longitudinal de l’étude NESARC, les troubles de personnalité antisociale étaient prédictifs de la dépendance ultérieure au cannabis (Hasin et al. 2011). À notre connaissance, aucune étude n’a évalué les caractéristiques cliniques des patients dépendants au cannabis présentant des troubles de personnalité antisociale.
Méthodes Parmi les patients consultant consécutivement pour une dépendance au cannabis (critères DSM-IV) dans le service d’Addictologie du CH Sainte-Anne (Paris) entre juin 2007 et juin 2016, un groupe de 60 patients présentant un trouble de personnalité antisociale a été comparé à un groupe de 180 patients sans trouble de personnalité antisociale. Les patients présentant des troubles psychotiques, bipolaires de type 1, des dépendances aux opiacés ou à la cocaïne ont été exclus. Les patients ont été évalués à l’aide du Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS 3.0), entretien structuré pour les diagnostics DSM-IV de troubles psychiatriques et l’échelle globale de fonctionnement (EGF).
Résultats Le groupe de patients dépendants au cannabis présentant un trouble de personnalité antisociale était caractérisé par une fréquence d’abus/dépendance à l’alcool plus élevée que dans le groupe de patients sans trouble de personnalité antisociale (respectivement : 35,0 % vs 16,1 %, khi2 = 9,74, p = 0,002), une fréquence de problèmes avec la justice plus élevée (respectivement : 71,2 % vs 48,9 %, khi2 = 8,91, p = 0,003), des obligations de soins plus fréquentes (respectivement : 13,0 % vs 4,6 %, khi2 = 4,69, p = 0,03). Il était également caractérisé par un âge moyen de début de la consommation de cannabis moins élevé (respectivement : 14,5 ± 2,7 vs 16,0 ± 2,6 ans, t-test = 3,83, p = 0,0001) et des scores à l’EGF plus faibles (respectivement : 61,7 ± 10,4 vs 67,7 ± 8,7, ANOVA, F = 4,28, p = 0,0001).
Il n’y avait pas de différences entre les deux groupes concernant le statut marital, la fréquence de troubles anxieux ou dépressifs, d’antécédents suicidaires et familiaux d’addictions.
Conclusions Les patients dépendants au cannabis avec trouble de personnalité antisociale sont caractérisés par une fréquence plus élevée de troubles liés à l’alcool, des problèmes légaux et des soins sous contrainte plus fréquents et un fonctionnement global faible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cannabis, Trouble de personnalité antisociale, Alcool, EGF
Vol 1 - N° S
P. S128 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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