Drunkorexia : une nouvelle entité et l’émergence d’un nouveau danger chez les jeunes - 29/05/20
Résumé |
Introduction Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont fréquents, graves et prédominent chez les jeunes femmes [1]. Ils partagent des processus cliniques, neurobiologiques et psychopathologiques communs avec les autres addictions. Les conduites de binge drinking sont également des comportements en plein essor chez les jeunes, engendrant des risques majeurs. En parallèle de ces troubles, nous avons constaté l’arrivée d’un nouveau phénomène clinique dénommée « l’alcoolorexie » ou « drunkorexia », qui présente un intérêt évident dans l’idée d’un concept unique des addictions [2,3].
Méthodologie Nous présentons un cas clinique accompagné de la revue de la littérature attenante (utilisant Pubmed, Google Scholar et Science Direct) pour discuter et illustrer cette nouvelle entité diagnostique.
Cas clinique Mme D. 23 ans présente depuis l’âge de 12 ans différents troubles addictifs. Tout commence par des restrictions alimentaires dans un objectif de contrôle de son poids, puis, dans un second temps, apparaissent des crises d’hyperphagie suivies de purges par vomissements. À l’âge de 15 ans, Mme D. s’intègre aux soirées étudiantes et débute des conduites de binge drinking hebdomadaire, lui permettant d’être, selon elle, en accord avec la « norme sociale » de son environnement. Devant l’éventualité de prendre du poids résultant de ces consommations d’alcool massives, elle décide de restreindre son alimentation avant ces épisodes d’alcoolisation, exprimant deux idées : celle de « ne pas prendre de poids en compensant les apports caloriques d’alcool » et celle « d’atteindre une alcoolisation plus importante et plus rapide en étant à jeun ».
Conclusion Ce cas de Mme D. illustre la problématique de cette nouvelle entité diagnostique. Ce phénomène en émergence chez les jeunes adolescents et plus particulièrement de sexe féminin, nous amène à plusieurs réflexions aussi bien en terme de clinique, de prise en charge que de prévention en santé publique. L’alcoolorexie pourrait faire l’objet d’un nouveau diagnostic alliant les TCA et le trouble de l’usage de substances dont le traitement est empreint du concept unique des addictions ; et dont les risques somatiques et psychiatriques ne sont pas à négliger. Un dépistage systématique en pratique pourrait être mis en place, tout comme une campagne de prévention ciblée auprès de la population concernée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anorexie mentale, Addiction, Prevention, Alcoolorexie, Drunkorexia
Vol 1 - N° S
P. S127 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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