Santé mentale France – Santé mentale et citoyenneté - 29/05/20
Résumé |
Il est de bon ton, en particulier depuis la loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » de faire référence à la citoyenneté des usagers de la psychiatrie, voire de parler de psychiatrie citoyenne. Mais au-delà de l’affirmation de ces principes, qu’en est-il réellement au quotidien de la vie des personnes confrontées à des troubles psychiques au long cours, si l’on en juge par l’interpellation récente de la France par la rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui met en question notre législation, comme non conforme à la Convention internationale de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qui a été pourtant ratifiée par la France en 2009.
Ce symposium examinera les conditions d’un plein exercice de la citoyenneté au regard de sa définition par les penseurs des Lumières qui inclinaient à en exclure les personnes affectées d’une manière ou d’une autre dans leur entendement. Comment permettre, en dépit des obstacles rencontrés, que chaque personne puisse avoir la possibilité de jouer un rôle actif dans la communauté avec le respect de ses droits et capacités, y compris, comme nous le verrons, dans l’accès à un emploi.
À l’appui de quelques exemples, nous tenterons de repérer les enjeux paradoxaux liés aux nécessités de soins, de soutien à l’autonomie, de protection ainsi que les facteurs susceptibles de freiner ou de favoriser la citoyenneté des personnes en difficulté psychique dans leurs stratégies de rétablissement. Nous apporterons un focus sur la place que peuvent occuper, à côté des professionnels du soin et de l’accompagnement, les pairs médiateurs, dans la lutte contre les représentations stigmatisantes de la maladie mentale et les dynamiques inclusives pour construire un espace de citoyenneté commun à tous.
Malgré des obstacles persistants, l’existence des commissions d’usagers dans les hôpitaux, le regroupement de ces derniers au sein d’associations qui deviennent des interlocuteurs des professionnels, l’émergence du concept de rétablissement qui a été initié par les patients eux-mêmes, le développement des groupes d’entraide mutuelle (GEM) qui constituent aujourd’hui des lieux privilégiés où les usagers peuvent découvrir l’importance de l’entraide entre pairs en dehors de toute présence soignante, toutes ces faits constituent des avancées vers une société dans laquelle il n’y aura plus qu’une seule sorte de citoyen.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Citoyenneté, Handicap psychique, Psychiatrie citoyenne, Contrat social, Rétablissement, Emploi accompagné
Vol 1 - N° S
P. S121-S122 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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