Toxoplasmose et modifications du comportement humain - 15/05/20
Toxoplasmosis and behavioural changes (French translation of the article)
Résumé |
Près d’un tiers de la population de la planète est concerné par l’infection à T. gondii et en ophtalmologie la toxoplasmose est même considérée comme la cause la plus fréquente des uvéites postérieures d’origine infectieuse. L’être humain n’est pourtant qu’un hôte intermédiaire et T. gondii nécessite d’infecter des félidés pour sa reproduction sexuée. Tous les éléments favorisant le risque de prédation par l’hôte définitif sont ainsi favorables au parasite. De nombreuses études expérimentales sur modèles animaux ont montré que l’infection par T. gondii était associée à des comportements à risque de prédation tels qu’une attirance des souris infectées pour l’urine de chat. L’infection par le parasite est associée à une déméthylation des promoteurs de certains gènes au niveau de l’amygdale cérébrale des hôtes intermédiaires, modifiant les circuits dopaminergiques associés à la peur. De la même manière T. gondii pourrait influencer le comportement des humains. L’infection par le toxoplasme est classiquement associée à la fréquence de la schizophrénie, aux tentatives de suicide ou aux comportements à risque en automobile. Une étude plus récente montre que l’infection par le toxoplasme peut également être un facteur prédictif positif pour l’activité entrepreneuriale. La peur de l’échec serait moins importante chez les sujets infectés, plus disposés que les autres à monter leur entreprise. Ces éléments apportent un éclairage intéressant sur les comportements et leur éventuelle relation avec la toxoplasmose qui est pourtant généralement réputée comme bénigne chez l’adulte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Nearly one-third of the planet's population is affected by T. gondii infection. In ophthalmology, toxoplasmosis is even considered to be the most common cause of posterior uveitis of infectious origin. Humans are only an intermediate host, and T. gondii needs to infect cats for its sexual reproduction. All the elements increasing the risk of predation by the definitive host are then favourable to the parasite. Numerous experimental animal model studies have shown that T. gondii infection is associated with predatory risk behaviours such as an attraction of infected mice to cat urine. Infection with the parasite is associated with a demethylation of the promoters of certain genes in the cerebral amygdala of the intermediate hosts, modifying dopaminergic circuits associated with fear. Similarly, T. gondii has been linked to behavioural changes in humans. Toxoplasma infection is classically associated with the frequency of schizophrenia, suicide attempts or “road rage.” A more recent study shows that toxoplasma infection prevalence was a consistent, positive predictor of entrepreneurial activity. Fear of failure would be less important in infected individuals, who are more willing than others to start their own business. These elements shed interesting light on behaviours and their possible relationship with toxoplasmosis, which is generally considered benign in adults.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Toxoplasma gondii, Manipulation parasitaire, Comportements humains, Toxoplasmose oculaire
Keywords : Toxoplasma gondii, Parasite manipulation, Human behaviour, Ocular toxoplasmosis
Plan
☆ | Version française de l’article qui a été précédemment publié en anglais dans ce journal sous la référence : Desmettre T. Toxoplasmosis and behavioural changes. Journal français d’Ophtalmologie 2020; 43(3): e89–e93. j.jfo.2020.01.001. |
Vol 43 - N° 5
P. 433-438 - mai 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.