Lipopolysaccharide (LPS)-binding protein, marqueur de l’activation immunitaire en réponse aux LPS, et syndrome métabolique chez la personne âgée - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le syndrome métabolique (SMet), dont l’obésité abdominale représente l’une des composantes les plus fréquemment observées, atteint des niveaux épidémiques dans le monde. L’inflammation chronique de bas grade est considérée comme un mécanisme contribuant au développement de l’obésité et du SMet, cependant les facteurs qui initient et maintiennent cette inflammation restent peu élucidés, notamment chez la personne âgée. L’endotoxémie métabolique, définie comme l’augmentation transitoire des taux circulants de lipopolysaccharides (LPS) suite à un régime alimentaire notamment riche en lipides, a été proposée comme cause majeure de l’inflammation, et cette voie pourrait contribuer à l’obésité et au SMet. L’objectif de cette étude était d’analyser les relations entre les taux de LPS-binding protein (LBP), une protéine impliquée dans la réponse inflammatoire induite par les LPS, et le SMet chez les personnes âgées.
Matériel et méthodes |
Les participants issus du suivi à 10 ans de la cohorte des 3 cités–Bordeaux et disposant d’informations sociodémographiques, anthropométriques, cliniques et d’un échantillon sanguin, ont été inclus dans cette étude. Les taux circulants de LBP ont été mesurés par dosage ELISA et le SMet a été défini selon les critères du NCEP ATP III (National Cholesterol Education Program Adult Treatment Panel III) comme la présence d’au moins 3 anomalies métaboliques parmi une obésité abdominale (tour de taille >88cm pour les femmes et >102cm pour les hommes), un taux élevé de triglycérides (>150mg/dL), un taux faible de HDL (<40mg/dL pour les hommes et <50mg/dL pour les femmes), une hyperglycémie (>110mg/dL ou prise d’un traitement anti-diabétique) et une tension artérielle élevée (pression artérielle systolique >130mmHg ou pression diastolique >85mmHg ou prise d’un traitement anti-hypertenseur).
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 303 participants inclus dans l’étude et âgés en moyenne de 82 ans, 19,8 % d’entre eux présentaient un SMet. Les participants présentant un SMet avaient des taux de LBP significativement plus élevés que les autres (25,9μg/mL et 22,2μg/mL respectivement). Plus précisément, des taux plus élevés de LBP étaient observés dans 4 des 5 anomalies métaboliques caractéristiques du SMet : obésité abdominale, taux élevé de triglycérides, faible taux d’HDL et hyperglycémie à jeun. Une corrélation positive était observée entre les taux de LBP et de protéine C-réactive (CRP), un marqueur inflammatoire (r2 : 0,56, p<0,0001). Ajustés sur l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, la CRP, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’activité physique, un taux plus élevé de LBP était significativement associé à la présence d’un SMet (RC 1,08 IC95 % [1,03–1,13] pour l’augmentation d’1μg/mL de LBP).
Conclusion |
La LBP, impliquée dans l’activation du système immunitaire et le déclenchement de processus inflammatoires en réponse aux LPS, pourrait être considérée comme un biomarqueur émergent associé à la présence d’un SMet et de ses anomalies métaboliques, caractéristiques des régimes alimentaires occidentaux riches en lipides, chez la personne âgée.
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Vol 34 - N° 1
P. 22 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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