Il y a t-il une vie après un infarctus mésentérique ? Étude rétrospective de 184 survivants - 11/05/20
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Bien que l’insuffisance intestinale (II) traitée en centre expert de nutrition parentérale (NP) ait un pronostic à long terme favorable, une origine ischémique par infarctus mésentérique (IM) en constitue un facteur pronostique péjoratif indépendant et est toujours considérée par les médecins comme une situation dramatique. Le but de ce travail était d’étudier les résultats à long terme de la réhabilitation intestinale des survivants à un IM.
Matériel et méthodes |
Étude de cohorte rétrospective des patients consécutifs pris en charge en centre expert de NP de 2006 à 2015 après résection intestinale pour un IM. Les patients admis pour une ischémie mésentérique évolutive ou non chirurgicale n’étaient pas inclus. Les facteurs associés à la dépendance à la NP et à la récidive d’ischémie mésentérique étaient évalués par un modèle multivarié de régression de Cox. Les résultats sont rapportés en Hazard Ratio (HR) avec leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %).
Résultats et analyse statistique |
Nous avons inclus 184 patients (âge médian de 51 ans) admis dans notre unité après un délai médian de 3 mois après chirurgie pour un IM. Au diagnostic, l’IM était le premier accident vasculaire chez 53 % des patients et le taux plasmatique de lactate était normal dans 51 % des cas. Dans le centre référent initial, le diagnostic d’IM avait été retardé (délai diagnostique médian : 2jours) et son traitement avait été insuffisant (taux de revascularisation : 15 %), aboutissant à une résection intestinale et une II chez tous les patients. Après réhabilitation intestinale multidisciplinaire (nutritionnelle, vasculaire et digestive), la probabilité de survie à 3 ans était de 86 %, sans récidive d’IM, sans stomie ni NP résiduelle dans respectivement 94 %, 70 % et 47 %. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de sevrage de la NP étaient : la revascularisation au stade initial de l’IM [HR=2,4 ; IC95 %=1,1–5,2 ; p=0,02], une longueur de grêle restant>50cm [51–150cm : HR=3,8 ; IC95 %=1,8–8,0 ;>150cm : HR=9,7 ; IC95 %=3,9-23,8 ; p<0,001] et le rétablissement de continuité digestive [HR=4,7 ; IC95 %=2,0–11,4 ; p=0,001]. Nous avons observé 11 cas (6 %) de récidives d’IM dans un délai médian de 11,4 mois après l’épisode initial. La probabilité de récurrence de l’IM était de 3 % chez les patients asymptomatiques et s’élevait à 7 % chez les patients présentant des signes d’ischémie mésentérique persistante après réalimentation orale ayant pu être revascularisés lors de la réhabilitation (p=0,15 non ajusté) et 48 % chez les patients symptomatiques non revascularisés (p<0,001, HR=14,1 IC95 %=3,9–51,7)].
Conclusion |
Les patients en II survivants à un IM se sont initialement présenté à un stade d’ischémie mésentérique précoce, potentiellement réversible, mais ont été diagnostiqués avec délai et sous-traités. Une réhabilitation intestinale multidisciplinaire en centre expert a cependant permis une survie à long terme sans NP élevée. Une reconnaissance précoce du diagnostic et une revascularisation tant au stade aigu qu’au stade de réhabilitation sont des facteurs pronostics essentiels.
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Vol 34 - N° 1
P. 17-18 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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