La restauration anatomique de la hanche lors du remplacement prothétique vise à générer une cinématique articulaire physiologique, dans le but d’obtenir un résultat fonctionnel optimal. Par la conservation du col fémoral, la technique de resurfaçage de hanche (RH) altère probablement moins l’anatomie articulaire que le remplacement total de hanche (PTH). Cette étude a pour objectif de comparer les performances à la marche des patients ayant été implantés avec un RH ou une PTH, et de répondre aux questions suivantes : la technique RH permet-elle une meilleure préservation des paramètres radiographiques frontaux de la hanche (question 1) et une marche plus physiologique (question 2), en comparaison aux patients implantés avec PTH ? La qualité de restauration des paramètres anatomiques frontaux, telle qu’estimée sur les radiographies du bassin, influence-t-elle la performance à la marche des patients implantés avec PTH (question 3) ?

Hypothèses d’étude La technique RH permet une meilleure restauration des paramètres radiographiques frontaux de la hanche et une marche plus physiologique. La bonne restauration des paramètres radiographiques frontaux de la hanche après PTH a un effet bénéfique sur les performances à la marche.

Nous avons rétrospectivement analysé les résultats de 52 patients qui présentaient une arthrose primitive de hanche unilatérale et qui furent traités avec succès par arthroplastie de hanche (40 PTH et 12 HR). Les paramètres anatomiques de hanche furent mesurés sur radiographie du bassin debout. Les patients réalisèrent une évaluation de la marche à un recul moyen de 14 mois (7 à 16 mois). Les performances à la marche furent comparées entre les patients implantés avec RH et PTH, et la relation entre les performances à la marche et la qualité de la restauration des paramètres radiographiques frontaux de la hanche furent évaluées.

La procédure de RH tendait à diminuer la valeur de tous les paramètres radiographiques frontaux à l’exception de l’offset vertical du centre de rotation. À l’inverse, la procédure de PTH avait tendance à les augmenter. Seules les valeurs d’offset fémoral et d’offset global horizontal (augmentés après PTH alors qu’ils étaient réduits après RH) différaient significativement entre les patients porteurs de RH et de PTH. Seulement la moitié et le quart des patients implantés avec PTH et RH, respectivement, avaient une restauration de l’offset global horizontal et de l’offset global vertical proches (±15 %) de ceux de la hanche native controlatérale. Dans des conditions de marche normales (vitesse normale et rampe plate), la marche était relativement symétrique pour les patients RH et PTH avec un indice de symétrie de 0,62 % et 3,14 %, respectivement. À vitesse de marche élevée (condition de stress), l’indice de symétrie se dégradait pour les deux groupes, mais restait meilleur pour le groupe RH (2,09 % [RH] vs 5,74 % [PTH], p=0,159). Nous n’avons pas pu détecter de relations significatives entre les performances à la marche et la qualité de restauration des paramètres radiographiques frontaux de hanche après PTH.

Le RH génère une marche plus physiologique que la PTH, notamment en conditions de stress. Les paramètres radiographiques frontaux de hanche ont une faible valeur prédictive de la performance à la marche des patients porteurs de PTH. Le gain clinique de restaurer l’anatomie axiale de la hanche reste à définir.

III, étude rétrospective cas-témoins avec collecte de données prospectives.