Tumeurs frontières de l’ovaire. Recommandations pour la pratique clinique du CNGOF – Fertilité - 17/03/20
Borderline Ovarian Tumours: CNGOF Guidelines for Clinical Practice – Fertility
Résumé |
Objectifs |
Les tumeurs frontières de l’ovaire (TFO) représentent 10 à 20 % des tumeurs séreuses de l’ovaire et surviennent dans près d’un tiers des cas chez des femmes âgées de moins de 40 ansn’ayant pas toujours accompli leur projet conceptionnel. Ainsi, la problématique de la fertilité dans la prise en charge des TFO doit être mise au premier plan.
Méthodes |
Une sélection bibliographique a été réalisée dans PubMed de 1988 à mai 2019 inclus, sur les thématiques : infertilité et TFO, préservation de la fertilité et TFO.
Résultats et conclusions |
Il est recommandé de proposer une consultation spécialisée de Médecine de la reproduction lors du diagnostic de TFO chez une patiente en âge de procréer. Il est recommandé de délivrer une information complète aux patientes sur le risque de baisse de réserve ovarienne faisant suite à un traitement chirurgical de TFO. Il est recommandé de s’appuyer sur les scores d’évaluation du risque de récidive, l’étude des paramètres d’infertilité et de réserve ovarienne pour délivrer une information complète quant au risque d’infertilité des patientes présentant une TFO (grade C). Lorsqu’elle est possible, une stratégie chirurgicale conservatrice est recommandée pour préserver la fertilité des femmes en âge de procréer en cas de TFO (grade C). Après traitement optimal d’une TFO, il n’existe pas dans la littérature de donnée contre-indiquant formellement le recours à une stimulation ovarienne. Néanmoins, en cas de facteurs pronostics histologiques péjoratifs (implants), le recours à une stimulation ovarienne sera discuté au cas par cas dans le cadre d’une RCP. En cas d’infertilité après traitement conservateur d’une TFO, il n’existe pas de données justifiant un délai entre le traitement chirurgical et la prise en charge en assistance médicale à la procréation. La stimulation ovarienne dans le cadre d’une AMP chez les femmes ayant été traitées de façon conservatrice pour TFO ne semble pas augmenter le risque de récidive (grade C). En cas de traitement conservateur (chirurgie complète et stadification), il n’existe pas de contre-indication dans la littérature à réaliser une stimulation ovarienne en vue d’une vitrification ovocytaire pour préservation de fertilité (PF). En présence de critères histologiques péjoratifs (implants), la possibilité d’une stimulation ovarienne sera à discuter au cas par cas en RCP avant PF. Pour les femmes dont le traitement chirurgical ne peut être conservateur sur les annexes ou pour les patientes présentant une récidive de TFO sur ovaire unique, plusieurs techniques de préservation de la fertilité sont décrites dans la littérature mais avec des niveaux de preuves insuffisants pour pouvoir les recommander.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
Borderline ovarian tumours (BOT) represent around 15% of all ovarian neoplasms and are more likely to be diagnosed in women of reproductive age. Overall, given the epidemiological profile of BOT and their favourable prognosis, ovarian function and fertility preservation should be systematically considered in patients presenting these lesions.
Methods |
The research strategy was based on the following terms: borderline ovarian tumour, fertility, fertility preservation, infertility, fertility-sparing surgery, in vitro fertilization, ovarian stimulation, oocyte cryopreservation, using PubMed, in English and French.
Results and conclusions |
Fertility counselling should become an integral part of the clinical management of women with BOT. Patients with BOT should be informed that surgical management of BOT may cause damage ovarian reserve and/or peritoneal adhesions. Nomogram to predict recurrence, ovarian reserve markers and fertility explorations should be used to provide a clear and relevant information about the risk of infertility in patients with BOT. Fertility-sparing surgery should be considered for young women who wish preserving their fertility when possible. There is insufficient evidence to claim a causal relation between controlled ovarian stimulation (COS) and BOT. However, in case of poor prognosis factors, the use of COS should be considered cautiously through a multidisciplinary approach. In case of infertility after surgery for BOT, COS can be performed without delay, once histopathological diagnosis of BOT is confirmed. There is insufficient consistent evidence that fertility drugs and COS increase the risk of recurrence of BOT after conservative management. The conservative surgical treatment can be associated to oocyte cryopreservation considering the high risk of recurrence of the disease. In women with BOT recurrence in a single ovary and in women with bilateral ovarian involvement when the conservative management is not possible, other fertility preservation strategies are available, but still experimental.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Tumeur frontière de l’ovaire, Infertilité, Préservation de la fertilité, Récidive, Chirurgie conservatrice
Keywords : Borderline ovarian tumour, Infertility, Fertility preservation, Recurrence, Conservative management
Plan
Vol 48 - N° 3
P. 330-336 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.