Lors de l’apprentissage des manipulations vertébrales, les étudiants en ostéopathie se font manipuler fréquemment le rachis par d’autres étudiants durant leurs études, les exposant à des gestes non experts. Ces manipulations vertébrales s’accompagnent généralement de gênes articulaires, courbatures ou douleurs de faible intensité, qui peuvent durer deux à trois jours. Les étudiants en ostéopathie pourraient donc avoir des troubles musculo-squelettiques du rachis (TMSR) en permanence durant leurs études. Nous avons cherché à déterminer chez des étudiants en ostéopathie, la présence éventuelle de TMSR, leur intensité maximale et leurs différences entre étudiants.

Une étude exploratoire transversale répétée pendant trois ans a été menée en utilisant un questionnaire standardisé de dépistage des troubles musculo-squelettique (le questionnaire nordique).

Au total, 733 questionnaires ont été analysés (taux moyen de réponse 91,5 %). En moyenne, la prévalence de TMSR a été de 98,4 % au cours des 12 derniers mois. L’intensité maximale ressentie a été de 6/10 ; 45 % des étudiants ont eu à connaître un TMSR intense (entre 7 et 10/10). La variation de l’intensité maximale des TMSR vécue entre « avant les études » et « au cours des 12 derniers mois » a été de 1,2/10. Elle est influencée par le nombre de jours hebdomadaires à se faire manipuler le rachis (p<0,0001), les étudiants se faisant manipuler le rachis en moyenne trois jours par semaine.

Cette étude confirme l’importance de la prévalence des TMSR durant les études d’ostéopathie. Ce résultat nous conduit à mener une étude qualitative sur les conceptions en santé des étudiants et leurs pratiques des manipulations vertébrales.

During their training, students in osteopathy regularly undergo spinal manipulation exercises. This exposes the students’ spine to unskilled gestures performed by their colleagues learning spinal manipulation. Discomfort, muscle soreness or moderate pain following spinal manipulations lasting two or three days are commonly reported. In addition, some students may have ongoing spinal musculoskeletal disease (SMSD) during their studies. The purpose of this study was to evaluate the prevalence of SMSDs and their maximum intensity in a population of osteopathy students and to determine whether individual differences exist.

An exploratory cross-sectional study took place over three years. Data were collected by means of a self-administrated standardised questionnaire screening for MSD: the Nordic questionnaire.

There were 733 exploitable questionnaires, giving an average response rate of 91.5%. Average prevalence of SMSD was 98.4% during the last 12 months. Average maximum intensity perceived was 6/10 and 45% of students experienced an intense SMSD (scored between 7 and 10/10). Variation of the maximum intensity of SMSD between “before osteopathy studies” and “the last 12 months” was 1.2/10. This variation was influenced by the number of days students were manipulated during a week (p<0.0001). On average, students underwent manipulation three days a week.

This study confirms the important prevalence of SMSD among osteopathy students. This result led us to carry out a qualitative study for exploring students’ conceptions in health and spinal manipulative practices.