Anévrysmes infectieux de l’aorte abdominale. Diagnostique microbiologique au CHU à Marseille - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
Les complications infectieuses des anévrysmes de l’aorte abdominale sont rares (<5 % des complications). Une infection focalisée de la paroi aortique peut rapidement entraîner une augmentation de taille de cette dernière. Cependant, elles demeurent une cause rare d’anévrysme de l’aorte abdominale (AAA). Les AAA athéromateux préexistants peuvent également être infectés secondairement. Les micro-organismes responsables appartiennent en majorité à la flore endogène du patient et sont plus rarement liés aux soins. Nous rapportons les agents pathogènes responsables d’infection aortique identifiés sur une période de 5 ans au CHU de Marseille.
Méthodes |
De 2014 à 2019, nous avons étudié rétrospectivement les patients pris en charge pour un anévrysme vasculaire au CHU de Marseille et pour lesquels une exploration microbiologique a été réalisée au sein du laboratoire de microbiologie de l’IHU méditerranée infection. Les outils de diagnostic microbiologique incluaient les hémocultures aéro- et anaérobies, les cultures bactériologique et mycologique usuelles (et cellulaires en cas de PCR Coxiella burnetii positive), et les tests moléculaires (amplification et séquençage de l’ARNr 16S pour toute bactérie, de l’ITS pour tout champignon et de l’IS1111 pour C. burnetii) sur les prélèvements peropératoires (biopsie aortique, pus) et de ponction de collection.
Résultats |
Nous avons étudié 735 patients ayant eu des prélèvements vasculaires sur une période de 5 ans parmi lesquels 333 avaient un AAA. Une documentation microbiologique a été obtenue pour 25 patients (7,5 %), dont 7/17 par hémoculture, 17/21 par culture de l’anévrisme (dont 2 en culture cellulaire), 8/15 par détection moléculaire et 2 par sérologie. Les micro-organismes retrouvés étaient Salmonella spp, Campylobacter fetus, Streptococcus pneumoniae, Brevundimonas aurantiaca, Propionibacterium avidum, Bacillus cereus, Escherichia coli, Enterobacter cloacae, Streptococcus constellatus, Parvimonas micra, et C. burnetii.
Conclusion |
L’examen le plus contributif était la culture de l’anévrysme. Néanmoins, lorsque la culture est ininterprétable comme c’est le cas des patients ayant déjà reçu une antibiothérapie préalable, la biologie moléculaire est une aide diagnostique précieuse.
Une stratégie systématisée de dépistages sérologique, bactériologique et anatomopathologique associés à la biologie moléculaire permet d’augmenter la sensibilité diagnostique.
Ce panel complet d’analyses comprenant culture microbiologique usuelle, détection moléculaire et sérologies permet d’améliorer la précocité de la prise en charge des patients et donc optimiser l’antibiothérapie grâce à une documentation microbiologique complète d’obtention rapide.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anévrisme, Diagnostic microbiologique
Plan
Vol 45 - N° S
P. S5 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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