L’objectif de notre étude était d’évaluer la diversité, ou l’homogénéité, des recommandations des RCP (Réunions de Concertation Pluridisciplinaire) dans la prise en charge des cancers cutanés de la face en France, et d’en analyser les déterminants.

Nous avons sollicité un panel de RCP d’onco-dermatologie et d’ORL et recueilli leurs recommandations pour trois cas cliniques : un carcinome épidermoïde avec marge d’exérèse incomplète chez un patient transplanté rénal (cas n^o 1), un carcinome basocellulaire localement avancé (cas n^o 2) et un mélanome de Dubreuilh in situ (cas n^o 3). Les réponses ont été analysées de façon globale, puis selon deux sous-groupes définis par la présence ou non d’un dermatologue au sein de la RCP. L’impact de la composition de la RCP (selon la présence d’un dermatologue, d’un plasticien, d’un oncologue et d’un ORL) a été évalué pour les principales propositions thérapeutiques.

Les avis des 45 RCP ayant répondu à l’enquête étaient contrastés pour les trois cas, sur des éléments importants tels que l’indication de la reprise chirurgicale pour le cas n^o 1, la réalisation d’un traitement alternatif à la chirurgie pour le cas n^o 2 ou les modalités de surveillance pour le cas n^o 3. Certaines propositions étaient associées à la présence d’un dermatologue au sein de la RCP, telles que la discussion de l’adaptation du traitement immunosuppresseur et le détail des marges chirurgicales à réaliser pour le cas n^o 1, ou la surveillance simple et le détail des modalités de surveillance dans le cas n^o 3.

L’implication des dermatologues dans les RCP est importante à maintenir, de par leur expertise dans l’ensemble des domaines thérapeutiques des cancers cutanés.

The aim of our study was to evaluate the diversity, or homogeneity, of recommendations made in multidisciplinary team meetings (MTM) concerning the management of facial skin cancers in France, and to analyze the determinants thereof.

We contacted a panel of dermatology and ENT multidisciplinary teams (MDT) and collected their recommendations made at meetings regarding 3 clinical cases: squamous cell carcinoma in a renal transplant patient with an incomplete excision margin (case 1), locally advanced basal cell carcinoma (case 2), and lentigo maligna (case 3). The responses were analyzed globally and then based on 2 subgroups defined by the presence or absence of a dermatologist in the MTM. The effect of the makeup of the MTM (based on the presence of a dermatologist, a plastic surgeon, an oncologist and an ENT specialist) was evaluated for the main therapeutic proposals.

The opinions of the 45 MDMs that responded to the survey were mixed for the three cases as regards important elements such as the indication of surgical revision for case 1, the proposal of an alternative treatment to surgery for case 2, and monitoring arrangements for case 3. Certain proposals were associated with the presence of a dermatologist in the MTM, such as discussion of adaptation of immunosuppressive treatment and details of the surgical margins to be applied for case 1, as well as simple monitoring and details of monitoring arrangements in case 3.

It is important to maintain dermatologists in MTMs on account of their expertise in all therapeutic areas concerning skin cancers.