Susceptibilité aux exacerbations fréquentes chez les patients BPCO : impact des vaccinations et des comorbidités ? - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
La BPCO est une affection fréquente, responsable d’une morbi-mortalité importante, due à la sévérité de l’obstruction bronchique et aux comorbidités cardiovasculaires mais aussi à la fréquence des exacerbations. L’objectif de notre travail était de déterminer les facteurs associés au phénotype exacerbateur fréquent avec un suivi de 3 ans.
Méthodes |
Les patients BPCO ont été inclus depuis le 01/01/2014 par leur pneumologue par web questionnaire (cohorte PALOMB). Nous avons analysé la fréquence et les associations d’exacerbation chez 446 patients (sans données manquantes) suivis sur une période de 3 ans. Les données ont été analysées à l’aide de la méthode KmL conçue pour regrouper les données longitudinales et l’analyse receiver operating characteristic (ROC) conçue pour évaluer l’exactitude des prévisions d’un modèle. Des analyses univariées et multivariées ont été réalisées pour étudier les caractéristiques associées aux différents phénotypes.
Résultats |
Au total, 2653 patients ayant une BPCO (VEMS/CVF<70 % post-BD) ont été inclus ; 446 patients (65,68 % d’hommes, 35,59 % de fumeurs actuels) ont été suivis durant 3 ans sans aucune données manquantes. Cent vingt et un (27,13 %) patients (avec un âge moyen de 65,83 ; 44,62 % de femmes) avaient deux exacerbations ou plus au cours de l’année précédant leur inclusion (exacerbations fréquentes). Parmi eux 69 (15,47 %) ont également eu des exacerbations fréquentes au cours de la première année de l’étude et 62 (13,9 %) qui sont restés des exacerbateurs fréquents au cours de la deuxième année. Sur la base de notre hypothèse, nous avons pu déterminer quatre phénotypes : le phénotype A (exacerbateurs non fréquents), C (transitoires), B et D (exacerbateurs fréquents). Après ajustement sur les variables de confusion, l’analyse multivariée a montré que les patients qui avaient des exacerbations fréquentes l’année précédant leur inclusion (HR [IC95 %] : 3,72 [2,53–5,49]), une anxiété (HR [IC95 %] : 2,03 [1,24–3,31]) et l’absence de vaccination antigrippale annuelle (HR [IC95 %] : 1,97[1,20–3,24]) restent associées aux phénotypes d’exacerbateurs fréquents (Fig. 1).
Conclusion |
Ces résultats montrent que les déterminants les plus importants du phénotype exacerbateur fréquent sont les antécédents d’exacerbations, l’absence de vaccination antigrippale annuelle et l’anxiété. Ces analyses confirment l’existence et la pertinence clinique d’un phénotype d’exacerbateurs fréquents de patients BPCO et le seuil actuellement utilisé pour définir ce phénotype.
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Vol 12 - N° 1
P. 24 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.