Le diagnostic précoce des exacerbations de la BPCO est essentiel. Les exacerbations sont caractérisées par une majoration des symptômes qui pourraient affecter les capacités physiques. Les changements dans les capacités physiques des patients atteints de BPCO au cours du réentraînement à l’effort pourraient fournir une indication prédictive en ce qui concerne la survenue d’une exacerbation.

C’est une étude rétrospective, multicentrique, qui consiste à voir s’il y a un lien entre la survenue d’une exacerbation et la baisse des performances sur le vélo (produit de la puissance par la distance) ou le tapis de marche (distance). Nous avons recensé cinquante patients BPCO qui ont suivi un programme de réhabilitation respiratoire entre janvier 2015 et octobre 2018. Ils ont eu au moins une exacerbation pendant cette période. Nous avons analysé les 5 séances avant l’exacerbation (S−1, S−2, S−3, S−4, S−5) et les 3 séances après l’exacerbation (S+1, S+2, S+3). Nous avons ensuite comparé les séances.

Soixante-dix exacerbations ont été analysées. Nous avons constaté une baisse significative de la performance sur le cycloergomètre lors de la dernière séance avant exacerbation par rapport aux séances précédentes (différence moyenne : 74,5 % (IC95 %, 12,6–136,5) ; p<0,01). La valeur seuil optimale était une baisse de performance de 17 % par rapport à la séance précédente. La sensibilité était de 0,46 (IC95 % : 0,34–0,59), et la spécificité de 0,83 (IC95 % : 0,72–0,91) et l’aire sous la courbe était de 0,65 (IC95 % : 0,56–0,74) (p<0,01) (Fig. 1).

L’analyse des performances sur le cycloergomètre est une méthode potentiellement utile pour prédire la survenue d’une exacerbation. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer son intérêt clinique et pratique.