Carcinomes neuroendocrines à grandes cellules (CNEGC) présentant une translocation ALK chez des patientes non fumeuses : à propos de 3 cas - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Le traitement des cancers bronchiques dépend d’un diagnostic anatomopathologique et moléculaire précis. Les adénocarcinomes sont le type histologique le plus fréquent et le plus accessible à des traitements ciblés (en cas de mutations EGFR ou translocations ALK et ROS1). Les tumeurs neuroendocrines (NE) regroupent les tumeurs de bas grade ou de grade intermédiaire (carcinoïdes typiques et atypiques) et celles de haut grade (CNEGC et cancers à petites cellules). Elles sont réputées n’avoir aucune cible moléculaire accessible à des traitements ciblés.
Méthodes |
Nous réalisons une analyse rétrospective de 3 cas de CNEGC, mais pouvant évoquer des tumeurs carcinoïdes (après relecture, dans la limite de l’exiguïté des prélèvements), chez des patientes non fumeuses.
Résultats |
Les caractéristiques morphologiques et immunohistochimiques sont présentés dans le tableau : les contingents NE présentaient un marquage net de la chromogranine et de la synaptophysine. L’immunohistochimie était positive pour ALK sur les contingents NE et ces réarrangements étaient confirmés par FISH. Cas no 1 : patiente de 58 ans présentant un CNEGC cT2N2M0 diagnostiqué en octobre 2018. Maladie stable après chimiothérapie (platine VP16) - radiothérapie concomitante. Apparition de 3 métastases cérébrales en mars 2019, traitées par stéréotaxie. Maladie contrôlée 6 mois puis nouvelle progression cérébrale qui va être traitée par alectinib. Cas no 2 : patiente de 74 ans présentant un CNEGC stade IV (os), diagnostiqué en mai 2015. Progression osseuse après 6 cures de carboplatine VP16. Mise sous crizotinib en juin 2016 : réponse thoracique, stabilité osseuse. En mai 2017 apparition de métastases cérébrales. Mise sous ceritinib : stabilité jusqu’en mai 2018 puis progression cérébrale. Réponse cérébrale sous brigatinib (en ATU) maintenue jusqu’à septembre 2019. Cas no 3 : patiente de 34 ans présentant un CNEGC stade IV (os, cerveau). Mise sous alectinib qui est arrêté suite à une toxidermie et hépatite grade 3. Réponse partielle après 2 mois de crizotinib au niveau thoracique et cérébral mais une progression cérébrale à 4 mois de traitement. Malgré la mise sous ceritinib en février 2019, elle décède des suites d’une progression cérébrale en mai 2019 (Tableau 1).
Conclusion |
La recherche d’une translocation ALK en cas de tumeurs NE doit être discutée chez les non-fumeurs du fait des implications thérapeutiques et pronostiques.
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Vol 12 - N° 1
P. 122 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.