Le cancer bronchopulmonaire (CBP) reste un problème majeur de santé publique, c’est le cancer le plus fréquent au monde depuis plusieurs décennies, avec 1,8 millions de nouveaux cas estimés en 2012, et le plus meurtrier, avec 1,6 millions. Le but de notre travail est de préciser les particularités épidémiologiques, cliniques, les moyens diagnostiques ainsi que le stade au moment du diagnostic du cancer bronchopulmonaire chez la femme.

Il s’agit d’une étude rétrospective incluant toutes les femmes hospitalisées pour cancer bronchopulmonaire au sein du service du pneumologie de CHU Ibn-Sina durant une période de 3 ans allant de janvier 2016 à décembre 2018.

Durant cette période 30 cas ont été colligés, dont l’âge moyen était de 63,8 ans avec des extrêmes allant de 22 à 88 ans, le tabagisme n’est retrouvé que dans 13 % des cas, les antécédents étaient dominés par les cardiopathies dans 40 %, une tuberculose pulmonaire dans 10 %, et une patiente avait une néoplasie du sein en rémission, 84 % de nos patientes n’avaient aucune exposition professionnelle particulière, les signes cliniques étaient dominés par la toux dans 63 %, la dyspnée 30 %, la douleur thoracique 30 % et l’hémoptysie dans 23 %, l’examen clinique trouvait un syndrome cave supérieur dans 13 % des cas, la fibroscopie bronchique permettait le diagnostic dans 40 % des cas, le bourgeon tumoral était la lésion endoscopique la plus fréquente avec 66 %, la biopsie transpariétale permettait le diagnostic dans 26 % ainsi que la biopsie pleurale dans 26 % des cas, alors que la biopsie ganglionnaire permettait le diagnostic dans 6,6 %, les principaux types anatomopathologiques étaient les adénocarcinomes dans 60 % des cas, et les carcinomes épidermoïdes dans 26 % des cas, et les carcinomes à petites cellules dans 6,6 % des cas, 73 % de nos patientes avaient un stade IV au moment du diagnostic, avec la survenue de 6 décès soit 20 % de cas.

Le cancer bronchopulmonaire est une affection grave au pronostic redoutable, qui représente le cancer le plus fréquent au monde, chez la femme le CBP a de nombreuses spécificités, tant en ce qui concerne les facteurs de risques, que la présentation clinique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique. Les particularités biologiques, génétiques et hormonales des cancers bronchiques féminins conduisent à explorer de nouvelles pistes de recherche dans l’avenir.