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Rupture des membranes à terme avant travail. Recommandations pour la pratique clinique du CNGOF — Texte court - 02/01/20

Term Prelabor Rupture of Membranes: CNGOF Guidelines for Clinical Practice — Short Text

Doi : 10.1016/j.gofs.2019.10.017 
M.-V. Senat a, , b, c , T. Schmitz d, e, f, H. Bouchghoul a, b, c, C. Diguisto f, g, h, A. Girault f, i, S. Paysant j, J. Sibiude k, L. Lassel l, L. Sentilhes m
a Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Bicêtre, AP–HP, 78, avenue du Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France 
b Université Paris-Sud, université de médecine Paris-Saclay, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France 
c Inserm, centre de recherche en épidémiologie et en santé en population, université Paris-Saclay, université Paris-Sud, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 94800 Villejuif, France 
d Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Robert-Debré, AP–HP, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France 
e Université de Paris, 75014 Paris, France 
f Université de Paris, epidemiology and statistics research Center/CRESS, Inserm, INRA, 75004 Paris, France 
g Service de gynécologie-obstétrique, CHU Bretonneau, Maternité Olympe de Gouges, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex 9, France 
h Université François-Rabelais, 37044 Tours, France 
i Service de gynécologie-obstétrique, maternité Port-Royal, université de Paris, DHU risques et grossesse, AP–HP, 123, boulevard de Port-Royal, 75014 Paris, France 
j Collège national des sages-femmes de France, 136, avenue Emile-Zola, 75015 Paris, France 
k Service de gynécologie-obstétrique, maternité Louis-Mourier, université de Paris, DHU risques et grossesse, AP–HP, 178, rue des Renouillers, 92701 Colombes cedex, France 
l Département de gynécologie-obstétrique et reproduction humaine, hôpital Sud, CHU de Rennes, 16, boulevard de Bulgarie, 35203 Rennes, France 
m Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Pellegrin, centre hospitalier universitaire de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Déterminer la prise en charge des patientes avec une rupture des membranes à terme avant travail (RMTAT).

Méthodes

Synthèse de la littérature à partir des bases de données PubMed et Cochrane et des recommandations des sociétés et collèges français et étrangers.

Résultats

Une RMTAT est définie par une rupture des membranes après 37 semaines d’aménorrhée (SA) en l’absence de travail (Accord professionnel). La RMTAT est considérée comme un processus physiologique jusqu’à 12heures de rupture (Accord professionnel). En cas d’attitude expectative, avec un faible taux d’antibioprophylaxie, la prise en charge à domicile en comparaison à l’hospitalisation pourrait être associée à une augmentation du taux d’infections néonatales (NP3) et ce d’autant qu’il existe une colonisation au streptocoque du groupe B (NP3). La prise en charge à domicile n’est donc pas recommandée (Grade C). Lors d’une RMTAT, en l’absence de travail spontané dans les 12heures suivant la rupture, une antibioprophylaxie pourrait diminuer le taux d’infection intra-utérine (IIU) sans diminuer le taux d’infection néonatale bactérienne précoce (INBP) (NP3). Son utilisation dans les RMTAT, après 12h de RMTAT est donc recommandée (Grade C). Lorsqu’une antibioprophylaxie est indiquée, une bêtalactamine par voie intraveineuse sera privilégiée (Grade C). Le déclenchement du travail par oxytocine (NP2), prostaglandines E2 (NP2), ou misoprostol (NP2) permet de raccourcir le délai entre la rupture des membranes et l’accouchement en comparaison à l’expectative. Un déclenchement immédiat du travail n’est pas associé à une réduction de l’INBP en comparaison à une attitude expectative (NP1), et ce quel que soit le statut des patientes pour le streptocoque B (NP2). Le déclenchement n’est pas associé à une augmentation ou une réduction du taux de césarienne en comparaison à une attitude expectative (NP2), quels que soient la parité (NP2) et le score de Bishop (NP3). En cas de RMTAT, l’attitude expectative peut être proposée sans augmenter le risque infectieux néonatal (Grade B), et ce même en cas de dépistage positif pour le streptocoque B (Accord professionnel) et un déclenchement peut être proposé sans augmenter le risque de césarienne (Grade B). Les différentes méthodes de déclenchement (oxytocine, dinoprostone, misoprostol, sonde de Foley®) n’ont pas permis de démontrer la supériorité d’une stratégie par rapport à une autre, que ce soit pour diminuer le taux d’IIU ou d’INBP, le taux de césarienne ou raccourcir le délai déclenchement-accouchement ; et ce quel que soit le score de Bishop ou la parité.

Conclusion

La RMTAT est un événement fréquent. Un délai de 12heures, après la rupture, sans entrée en travail spontané, a été retenu pour différencier une situation physiologique d’une situation potentiellement à risque pouvant justifier une antibioprophylaxie. En cas de RMTAT, l’attitude expectative ou le déclenchement du travail peuvent être proposés et ce, même en cas de dépistage positif pour le streptocoque B, en fonction du désir de la patiente et de l’organisation des soins dans les maternités (Accord professionnel).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objective

To determine the management of patients with term prelabor rupture of membranes.

Methods

Synthesis of the literature from the PubMed and Cochrane databases and the recommendations of French and foreign societies and colleges.

Results

Term prelabor rupture of membranes is considered a physiological process up to 12hours of rupture (Professional consensus). In case of expectant management and with a low rate of antibiotic prophylaxis, home care compared to hospitalization could be associated with an increase in neonatal infections (LE3), especially in case of group B streptococcus colonization (LE3). Home care is therefore not recommended (Grade C). In the absence of spontaneous labor within 12hours of rupture, antibiotic prophylaxis could reduce the risk of maternal intrauterine infection but not of neonatal infection (LE3). Its use after 12hours of rupture in term prelabor rupture of the membranes is therefore recommended (Grade C). When antibiotic prophylaxis is indicated, intravenous beta-lactams are recommended (Grade C). Induction of labor with oxytocin (LE1), prostaglandin E2 (LE1) or misoprostol (LE1), is associated with shorter rupture of membranes to delivery intervals when compared to expectant management. Compared with expectant management, immediate induction of labor is not associated with lower rates of neonatal infection (LE1), even among women with a positive streptococcus B vaginal swab (LE2). Thus, expectant management can be offered without increasing the risk of neonatal infection (Grade B). Induction of labor is not associated with an increase or decrease in the cesarean delivery rate (LE2), whatever parity (LE2) or Bishop score at admission (LE3). Induction can thus be proposed without increasing the risk of cesarean delivery (Grade B). No induction method (oxytocin, dinoprostone, misoprostol or Foley® catheter) has demonstrated superiority over another, whether to reduce rate of intrauterine or neonatal infection, rate of cesarean delivery or to shorten rupture of membranes to delivery intervals regardless of Bishop's score and parity.

Conclusion

Term prelabor rupture of membranes is a frequent event. A 12-hour delay without onset of spontaneous labor was chosen to differentiate a physiological condition from a potentially unsafe situation justifying an antibiotic prophylaxis. Expectant management or induction of labor can both be proposed, even in case of positive screening for streptococcus B, depending on the patient's wishes and maternity units’ organization (Professional consensus).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 48 - N° 1

P. 15-18 - janvier 2020 Retour au numéro
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