Épidémiologie des cancers du sein - 30/12/19
Breast cancer epidemiology
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Résumé |
Le cancer du sein est dans le monde la localisation la plus fréquente chez la femme. Cependant les incidences varient de 27/100000* en Asie Centrale-Est et en Afrique à 85–94/100000* (Australie, Amérique du Nord et Europe de l’Ouest). La France se situe parmi les fréquences les plus élevés d’Europe. Pour la plupart des pays, l’incidence augmente depuis plus de 40 ans, mais dans quelques pays (USA, Canada, Australie, France…), elle décroît depuis les années 2000–2005. Cette baisse pourrait être due à l’importante réduction des traitements hormonaux de la ménopause et pourrait être transitoire. C’est aussi la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans presque tous les pays, sauf dans les plus économiquement développés où elle est passée au 2ème rang, voire au 1er, après les cancers du poumon. La mortalité par cancer du sein décroît depuis, une trentaine d’années dans les pays les plus industrialisés comme en France. Diagnostic précoce et amélioration des traitements se partagent cette réussite. En France, la survie à 5 ans est de l’ordre de 88 % et de 78 % à 10 ans, elle est parmi les taux les plus élevés d’Europe de l’Ouest. L’excès de mortalité du aux cancers du sein est donc faible (<5 %) mais variable selon l’âge, maximum les deux premières années du suivi. Plusieurs milliers d’études épidémiologiques ont été réalisées dans le monde sur les facteurs de risque des cancers du sein et il est difficile d’en tirer un bilan exhaustif. En effet les facteurs identifiés interagissent entre eux et varient selon que les cancers surviennent avant ou après la ménopause, selon leur type histologique, biologique (récepteurs) ou moléculaire. De plus leur prévalence varie d’une région à une autre et dans le temps. Le niveau de risque de la majorité de ces facteurs est≤2, seuls les facteurs génétiques, la présence d’une mastopathie proliférante, un premier enfant après 35 ans et les irradiations thoraciques présentent des risques relatifs entre 2 et 5 (par comparaison les niveaux de risque liés au tabac atteignent des valeurs de 10 à 20 voir plus). Cependant, l’exposition à ces facteurs à risque≤2 peut être relativement fréquente et favoriser ainsi un nombre assez conséquent de cancers du sein. L’estimation de la part attribuable (basée sur la valeur du risque et les fréquences d’exposition) permet de décider des actions de prévention primaire les plus efficientes. Dans l’ensemble des facteurs identifiés pour les cancers post-ménopausiques, seulement 35 % [23 à 45 %] de part attribuable pourrait être réduite par la prévention. Pour obtenir ce niveau de réduction on peut faire les recommandations suivantes : pour les femmes elles-mêmes : avoir un premier enfant avant l’âge de 30 ans, l’allaiter plusieurs mois, pratiquer une activité physique assez intense et régulière, éviter ou réduire le surpoids après la trentaine, ne pas s’exposer au tabagisme actif ou passif, limiter au maximum sa consommation d’alcool; pour les médecins ne pas prescrire des irradiations thoraciques inutiles (excès de mammographies en particulier), et des traitements hormonaux non justifiés.
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The breast is the leading cancer site in women throughout the world. That said, breast cancer incidence varies widely, ranging from 27/100,0002 (Central-East Asia and Africa) to 85–94/100,0002 (Australia, North America and Western Europe). Its frequency in France is among the highest in Europe. While in most countries, its incidence has been increasing for more than 40 years, in a few other countries (USA, Canada, Australia, France…), it has been decreasing since 2000–2005. Possibly due to a substantial reduction of hormone-based treatments at menopause, the decrease may be transient. It is also the leading cause of female cancer deaths in almost all countries, with the exception of the most economically developed, in which it is currently second to lung cancer. That much said, for thirty years in highly industrialized countries such as France, breast cancer mortality has been declining. Taken together, early diagnosis and improved treatment explain this success. In France, 5-year survival and 10-year survival approximate 88 % and 78 % respectively; these rates are among the most elevated in Western Europe. Excess mortality due to breast cancer is consequently low (<5 %) but variable according to age, and maximal during the first two years of follow-up. Several thousand epidemiological studies on risk factors for breast cancer have been carried out worldwide; it is difficult to draw up an overall assessment, especially insofar as the identified factors interact and vary according to whether the cancers occur before or after menopause and depending on their histological, biological (receptors) or molecular characteristics. Moreover, their prevalence varies in time and from one region to another. For the majority of these factors, the level of relative risk is≤2. Genetic particularities: presence of proliferative mastopathy, a first child after 35 years of age and thoracic irradiation are the sole factors entailing relative risk from 2 to 5 (comparatively speaking, the risk levels associated with tobacco consumption reach values from 10 to 20, and in some cases even higher). However, exposure to risk factors≤2 may be relatively frequent and consequently favorable to development of a substantial number of breast cancers. Estimation (based on degree of risk and frequency of exposure) of the proportion of risk attributable to a given factor facilitates decision-making aimed at determining the most effective primary prevention actions. Taking into consideration the identified factors pertaining to post-menopausal cancers, only 35 % [23 to 45 %] of the attributable proportions could be reduced by primary prevention. In view of achieving this level of reduction, it is possible to put forward the following recommendations: for the women themselves: have a first child before the age of 30, breastfeed for several months, engage in sufficiently intense and regular physical activity, avoid or reduce excess weight after turning thirty, avoid exposure to active or passive smoking, limit alcohol consumption; for their physicians: do not prescribe pointless thoracic irradiations (unnecessary mammography in particular) or unjustified hormonal treatments.
*persons/years.
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Vol 48 - N° 10
P. 1076-1084 - octobre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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