La publication d’un travail scientifique est nécessaire pour sa diffusion et le financement de la recherche, mais cette démarche peut être longue notamment par rapport à la relative facilité et vitesse des communications orales. Plusieurs sociétés nationales ou scientifiques ont mesuré le taux de publications après une communication à leur congrès annuel. Cette donnée n’est pas connue pour la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (SoFCOT). Aussi avons-nous mené une étude afin : (1) d’évaluer le taux de publications faisant suite à l’acceptation d’une communication orale au congrès de la SOFCOT 2013, (2) de rechercher les caractéristiques des articles influençant leur publication.

Le taux de publications des communications orales est égal ou supérieur à 44,5 %, taux moyen rapporté par les sociétés nationales.

Cette étude bibliométrique a porté sur 503 résumés acceptés lors de la réunion annuelle de la SOFCOT en 2013 (recul minimal de 5 ans). Les résumés concernaient l’orthopédie dans 312 cas (62,4 %), la traumatologie dans 156 cas (30,6 %), et le thème transversal de l’année (fracture des personnes âgées) dans 35 cas (7,0 %). Il s’agissait de présentations orales dans 275 cas (54,7 %), de « e-posters » dans 205 cas (40,8 %), de conférences d’enseignement dans 20 cas (4,0 %), de symposiums dans 2 cas (0,4 %) et d’une table ronde dans 1 cas (0,2 %).

Le taux de publication global était de 35,6 %. Il était de 47,1% (139 publications) pour les seules présentations orales. Le délai moyen entre la communication orale ou affichée et la publication était de 1,2 an±1,5 [−2,5 à 6,1]. Le nombre d’auteurs augmentait en moyenne de 0,8±2,3 [−6 à 11] entre le résumé soumis et la publication finale. Les publications ont été réalisées dans 54 journaux. L’« impact factor » moyen des revues était de 1,9±1,3 [0,25–13,77] (médiane=1,41 ; Q1=1,26 ; Q2=2,47). La comparaison en sous-groupe retrouvait un taux de publication plus important pour les études prospectives (50,0 %) versus rétrospectives (30,5 %) (p<0,0001). Les études avec résultat significatif avaient un taux de publication plus important (48,6 %), que les études avec résultat non significatif (33,0 %) (p<0,0001). Le type d’étude influençait le taux de publication avec plus de publications pour les revues systématiques et moins de publications pour les faits cliniques. Les présentations orales avaient un taux de publication plus élevé que les e-posters (47,1 % contre 17,6 % [p<0,0001]). Les travaux portant sur l’orthopédie avaient un taux de publication plus élevé (39,7 %) que ceux sur la traumatologie (28,2 %) (p=0,033).

Le taux de publication des communications orales et des e-posters du congrès annuel de la SOFCOT de 2013 au recul de 5 ans est comparable aux autres études de ce type. Le facteur d’impact des revues de publication de ces articles confirme la qualité de ce congrès.

IV, analyse systémique rétrospective.