Facteurs pronostiques et suivi à long terme des aortites isolées non infectieuses - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
Les aortites non infectieuses peuvent survenir au cours de différentes maladies systémiques comme l’artérite à cellules géantes (ACG) ou l’artérite de Takayasu (AT), ou de façon isolée sans autre signe systémique. Dans cette étude, nous avons analysé la survie globale, la survie sans évènements et les facteurs pronostiques des aortites isolées (AI) comparativement aux aortites au cours de l’ACG ou l’AT.
Patients et méthodes |
Cette étude française rétrospective inclue des patients avec une aortite non infectieuse isolée ou dans le cadre d’une ACG ou d’une AT. Une aortite était définie par un épaississement de la paroi aortique>2mm à l’imagerie et/ou une preuve histologique. Les patients avec une ACG ou une AT répondaient aux critères de la classification ACR. L’AI était définie par la présence d’une vascularite isolée sur un segment aortique sans critères pour une ACG ou une AT ou une autre maladies systémiques. La survenue d’évènements tels que le décès, une revascularisation chirurgicale, un anévrysme, une dissection, un faux anévrysme ou une ulcération ont été analysé en tant que données de survie.
Résultats |
Parmi les 353 aortites non infectieuses identifiées, 73 (21 %) étaient des aortites isolées, 96 (27 %) survenaient au cours de l’AT, 136 (39 %) au cours de l’ACG et 48 (14 %) au cours d’une autre maladie systémique. L’âge médian au diagnostic d’aortite était de 70 (64 ; 76) ans pour les aortites d’ACG, 64 (54 ; 71) ans pour les aortites isolées et 39 (25 ; 49) ans pour les aortites d’AT (p<0,0001). Les femmes représentaient 242 (68,6 %) patientes, dont 74 (78,7 %) avec une AT, 66 (76,7 %) avec une ACG et 86 (62,8 %) avec une AI (p=0,0003). L’aortite était histologiquement prouvée chez 80 (22,7 %) patients, dont 29 (30 %) aortites d’AT, 22 (30 %) aortites isolées et 15 (11 %) aortites d’ACG (p=0,0003). Le suivi médian (IQR) était de 52,1 (23 ; 97,9) mois. Au cours de ce suivi, une corticothérapie était administrée chez 135 (99,3 %) patients avec ACG, 92 (95,8 %) patients avec AT et 65 (89 %) patients avec AI. Un geste de revascularisation était nécessaire chez 37 (38,5 %) AT, 24 (33 %) AI et 29 (21,3 %) ACG. Un anévrysme survenait chez 31 (42,5 %) AI, 24 (25 %) AT et 29 (21,3 %) ACG. Une dissection survenait chez 7 (9,6 %) AI, 7 (5,1 %) ACG et 2 (2,1 %) AT. Le décès survenait chez 20 (14,7 %) ACG, 5 (6,8 %) AI et aucune AT. La survie globale à 5 et 10 ans étaient respectivement de 92 % (89 ; 96) et 87 % (82 ; 93) au cours des aortites non infectieuses toutes causes confondues, de 100 % et 100 % pour les aortites d’AT, 88 % (81 ; 95) et 74 % (62 ; 88) pour les aortites d’ACG et de 86 % (75 ; 100) et 86 % (75 ; 100) pour les AI. La survie sans revascularisation chirurgicale à 5 et 10 ans étaient respectivement de 69 % (64 ; 75) et 53 % (45 ; 61) au cours des aortites non infectieuses, de 71 % (62 ; 81) et 56 % (45 ; 71) pour les aortites d’AT, 76 % (68 ; 86) et 50 % (38 ; 67) pour les aortites d’ACG et de 45 % (31 ; 65) et 35 % (21 ; 58) pour les AI. La survie sans complication vasculaire à 5 et 10 ans étaient respectivement de 69 % (64 ; 75) et 49 % (41 ; 57) au cours des aortites non infectieuses, de 81 % (73 ; 90) et 65 % (54 ; 79) pour les aortites d’AT, 74 % (66 ; 84) et 42 % (29 ; 61) pour les aortites d’ACG et de 41 % (28 ; 59) et 27 % (15 ; 50) pour les AI. La survie sans évènement à 5 et 10 ans étaient respectivement de 62 % (57 ; 68) et 43 % (36 ; 52) au cours des aortites non infectieuses, de 62 % (57 ; 68) et 43 % (36 ; 52) pour les aortites d’AT, 62 % (57 ; 68) et 43 % (36 ; 52) pour les aortites d’ACG et de 62 % (57 ; 68) et 43 % (36 ; 52) pour les AI. En analyse multivariée, les 2 facteurs indépendants associés à la survenue d’une complication vasculaire étaient le sexe masculin [HR (IC95 %) 2,10 (1,45–3,05), p<0,0001] et l’aortite isolée 1,76 (1,11–2,81) (p=0,017).
Conclusion |
Après 5 ans de suivi dans cette étude, plus de 50 % des aortites isolées nécessitaient un geste de revascularisation et presque 60 % avaient une complication vasculaire. Parmi les aortites non infectieuses, les aortites isolées en comparaison aux aortites de l’ACG et de l’AT sont associées à un moins bon pronostic. Le sexe masculin est également un facteur de moins bon pronostic.
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Vol 40 - N° S2
P. A94-A95 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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