Classification et pronostic des atteintes neurologiques de la maladie d’Erdheim-Chester - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
Les atteintes neurologiques représentent une atteinte grave de la maladie d’Erdheim-Chester (MEC). Elles sont responsables d’une morbi-mortalité significative. L’objectif du travail était d’évaluer les atteintes neurologiques, et proposer une classification radiologique, dans une cohorte de 253 patients atteints de MEC.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude monocentrique rétrospective menée entre 1981 et 2019. Les critères diagnostiques de maladie d’Erdheim-Chester étaient une présentation clinico-radiologique compatible et une documentation histologique revue centralement par 2 anatomopathologistes qualifiés. Le statut BRAF était déterminé par PCR gouttelette. Les données cliniques et biologiques, l’imagerie, et les traitements, ont été recueillis à partir des dossiers médicaux. Les imageries par résonance magnétique (IRM) cérébrale et médullaire ont été évaluées par 2 radiologues. L’effet des thérapies ciblées a été évalué par la réponse globale évaluée par le clinicien, et l’évolution de l’IRM a été évaluée qualitativement par 2 radiologues indépendants.
Résultats |
Au sein de la cohorte de 253 patients, 97 (38 %) patients présentaient une atteinte neurologique. La présence d’une atteinte neurologique était associée à un âge plus jeune au diagnostic (55,5 ans versus 59,1, p=0,03), la présence d’une mutation de BRAF (77 % chez les patients ayant une atteinte neurologique versus 59 %, p<0,01), de xanthelasma (34 % versus 15 %, p=0,001) et d’un diabète insipide (36 % versus 18 %, p<0,01). La survie médiane des patients ayant une atteinte neurologique était inférieure à celle des patients sans atteinte neurologique (124 versus 136 mois, p=0,03).
Un total de 74 IRM ont été revues et 3 présentations ont été trouvées : une présentation tumorale chez 66 % des patients ayant une atteinte neurologique, une atteinte pseudo-dégénérative chez 50 % des patients, et une atteinte vasculaire dans 18 % des cas. La présentation tumorale pouvant consister en une infiltration des méninges sous forme d’épaississement diffus (19 %), de pseudoméningiome (19 %), d’infiltration parenchymateuse (18 %), et/ou d’une infiltration suprasellaire (18 %). Deux patients présentaient une compression médullaire en lien avec l’infiltration de la méninge. Aucun patient n’avait de myélopathie. La présentation pseudo-dégénérative était caractérisée par des hypersignaux du cervelet et/ou des pédoncules cérébelleux sans rehaussement (39 %), une atrophie corticale dans 15 % des cas, et une atrophie cérébelleuse chez 9 %. Les présentations radiologiques pouvaient s’associer les unes aux autres.
Un total de 35 % des patients a été traité par interféron-alpha, et 58 % par une thérapie ciblée, qui était le plus souvent un inhibiteur de BRAF. L’utilisation d’une thérapie ciblée a permis une amélioration des symptômes dans 43 % des cas, et une amélioration de l’IRM dans 45 % des cas.
Conclusion |
Les atteintes neurologiques de MEC sont associées à une moins bonne survie. Trois présentations radiologiques ont été décrites : tumorale, pseudo-dégénérative, et vasculaire. Les thérapies ciblées permettent une amélioration clinique et de l’IRM chez un peu moins de la moitié des patients.
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Vol 40 - N° S2
P. A70 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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