Évaluation de la splénectomie dans la prise en charge de la thrombopénie immunologique - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
La thrombopénie immunologique (TI) est une maladie auto-immune plurifactorielle, caractérisée par une destruction accélérée des plaquettes d’origine immunologique et une production médullaire inadaptée. Les corticostéroïdes sont le traitement de première intention de la TI, mais seulement 20 % à 40 % des cas obtiennent une réponse stable. La splénectomie est le principal traitement des patients qui ne répondent pas aux corticostéroïdes depuis des décennies, et environ deux tiers des patients obtiennent une réponse durable. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité de la splénectomie chez les patients atteints de TI, et d’identifier des facteurs pronostiques de bonne réponse à cette thérapeutique.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive et analytique colligeant les données d’une série de 99 patients adultes atteints de thrombopénie immunologique dont 49 patients ont été splénectomisés, sur une période de 17 ans, de janvier 2000 à décembre 2017, avec un recul d’au moins 12 mois. Le diagnostic de TI et les critères de réponse étaient définis selon les dernières recommandations internationales.
Résultats |
La série comprenait 99 patients dont 83 (83,8 %) de sexe féminin. L’âge moyen de nos patients était de 40 ans [16–81]. Le recours à la splénectomie était noté chez 49 cas. La splénectomie était réalisée comme première ligne thérapeutique chez 38 (77,5 %) patients et en deuxième ligne thérapeutique (après échec des corticoïdes, du rituximab ou des analogues de la thrombopoietine) chez 2 (4,1 %) patients. Parmi les 38 patients splénectomisés en première intention, 32 (84,2 %) patients étaient en rémission complète, 6 (15,8 %) patients en rémission partielle et 9 (23,6 %) ont rechuté. Parmi les 2 patients splénectomisés en deuxième ou troisième ligne thérapeutique, les deux patients étaient en rémission complète sous rituximab. Le délai des rechutes était de 18±12 mois (extrêmes : 2–36 mois) et a nécessité le recours au rituximab ou aux analogues de la thrombopoeitine. Aucun effet secondaire infectieux ou thrombotique n’a été noté dans notre étude et deux décès de cause hémorragique ont été noté chez les patients splénectomisés. En analyses univariée et multivariée, seuls l’âge jeune (p<0,024) et l’antécédent de TI (p<0,008) étaient associés à la splénectomie. L’âge jeune était le seul facteur significativement associé à la bonne réponse à la splénectomie.
Conclusion |
La thrombopénie immunologique est une maladie auto-immune dont le traitement de première ligne est essentiellement basé sur la corticothérapie. Cette pathologie se caractérise par la fréquence élevée des rechutes, des formes corticodépendantes et réfractaires imposant le recours à des traitements de seconde ligne. Bien que certains nouveaux traitements médicamenteux de seconde ligne (rituximab et analogues de la thrombopeitine) aient été mis au point ces dernières années pour traiter la TI, la splénectomie demeure le meilleur choix thérapeutique en seconde ligne chez les sujets jeunes, grâce à son moindre coût et à son efficacité, d’autant plus dans un pays à ressources médicales limitées. Dans notre série, la splénectomie a permis un rémission complète chez 32 patients (84,2 %). Son efficacité semblait plus importante en première intention mais ces résultats devraient être confirmés par une étude à plus large cohorte prospective, vu le nombre de la série limitée, le caractère rétrospectif de cette étude.
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Vol 40 - N° S2
P. A39-A40 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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