Focus sur l’atteinte cutanée spécifique au cours de la sarcoïdose systémique - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
La sarcoïdose est une granulomatose systémique. L’atteinte cutanée en constitue un mode de révélation fréquent, caractérisée aussi bien par des lésions spécifiques que non spécifiques. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives de l’atteinte cutanée spécifique au cours de la sarcoïdose.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur les dossiers de 63 patients atteints de sarcoïdose, hospitalisés dans notre service de médecine interne sur une période de 21 ans (1998–2019). Le diagnostic de sarcoïdose a été retenu sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques, appuyé par la présence d’un granulome au plan anatomopathologique. Nous avons exclu les patients avec atteinte cutanée non spécifique.
Résultats |
Une atteinte cutanée spécifique a été notée chez 12 patients (33,3 %). Il s’agissait de 12 femmes. L’âge médian au moment du diagnostic était de 51,5 ans (36–72 ans). Les lésions cutanées étaient inaugurales dans 4 cas. Dans les autres cas, le délai d’apparition variait entre 10 et 36 mois. Ces lésions étaient localisées au niveau du visage (6 cas), des faces antérieure et postérieure du tronc (respectivement 2 et 4 cas), des avant-bras (6 cas), et des jambes (3 cas). La présence de deux lésions concomitantes dans deux sites différents était retrouvée chez huit patientes. Il s’agissait de sarcoïdes à petits nodules (7 cas), de sarcoïdes à gros nodules (2 cas), de lupus pernio (2 cas), et de plaques érythémateuses infiltrées au niveau d’une joue (1 cas). La biopsie cutanée était contributive pour le diagnostic dans tous les cas en montrant un granulome sans nécrose caséeuse. Une atteinte extracutanée était notée chez toutes les patientes : médiastinale et/ou pulmonaire (7 cas), ganglionnaire abdominale (2 cas), oculaire (1 cas), neurologique (1 cas), hépatique (3 cas), splénique (1 cas), articulaire (1 cas), osseuse (1 cas) et des glandes lacrymales (1 cas). Une hypercalcémie était notée dans 1 cas. Le dosage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine était élevé dans la moitié des cas.
Sur le plan thérapeutique, toutes nos patientes ont eu une corticothérapie locale. Une patiente a eu une injection intra-lésionnelle de corticoïdes pour une lésion du visage. Quatre patientes ont eu un traitement par antipaludéens de synthèse. Une corticothérapie générale a été justifiée chez une patiente par l’étendue des sarcoïdes du visage avec un préjudice esthétique. L’évolution était favorable ou stationnaire dans 9 cas, défavorable dans 3 cas par la récidive d’une sarcoïde dans un cas et par la persistance de cicatrices inesthétiques au niveau du visage dans 2 cas.
Discussion |
La fréquence de l’atteinte cutanée spécifique dans notre étude rejoint les données de la littérature. Notre étude confirme le polymorphisme de l’atteinte cutanée spécifique au cours de la sarcoïdose.
Conclusion |
L’atteinte cutanée au cours de la sarcoïdose mérite d’être reconnue, afin de permettre un diagnostic précoce. Dans notre série, le traitement basé sur les corticoïdes, les antipaludéens de synthèse, ou encore les injections intra-lésionnelles de corticoïdes n’a pas montré de résultats satisfaisants.
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Vol 40 - N° S2
P. A171 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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