La médecine interne représente idéalement la continuité hospitalière de la médecine générale ambulatoire. Mais ses contours ont évolué au cours du temps. Les objectifs de cette étude étaient d’analyser les attentes des médecins généralistes vis-à-vis de la médecine interne (en général et plus particulièrement vis-à-vis du service du CHU de Saint-Étienne), de savoir si elles s’étaient modifiées dans les deux dernières décennies, ainsi que d’évaluer la qualité de la communication entre les deux spécialités.

Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive et quantitative auprès des médecins généralistes de la Loire, par le biais d’un questionnaire en ligne diffusé par l’Ordre départemental des médecins de la Loire et le département universitaire de médecine générale de Saint-Étienne entre octobre et décembre 2018. Nous avons comparé les résultats obtenus avec ceux d’une enquête sur le même thème réalisée il y a 20 ans par le même service [1Charmion S., et al. Rev Med Interne 2002 ;  23 : 840-846 [inter-ref]

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Cent trente-deux questionnaires ont été analysés, soit 21 % des envois. Les médecins généralistes, dont les trois quarts déclaraient travailler habituellement avec le service, privilégiaient le recours aux internistes pour les pathologies inflammatoires et auto-immunes, ainsi que pour l’hématologie non maligne, les troubles fonctionnels et psychosomatiques, les maladies génétiques, la gestion des « incidentalomes » et le diagnostic étiologique devant des symptômes généraux. Ces attentes ont peu changé en 20 ans, mais certains motifs de recours liés aux orientations historiques du service du CHU (diabéto-endocrinologie, prise en charge du risque vasculaire) ont disparu, ce qui suggère que les attentes des médecins généralistes se calquent sur les orientations développées ou à l’inverse abandonnées au fil du temps par un service donné. Les délais de rendez-vous de consultation étaient estimés trop longs par plus d’un tiers des répondants. Pour favoriser les échanges professionnels, la mise en place d’une ligne téléphonique directe dédiée de type « hotline » et d’une adresse électronique sécurisée était souhaitée par beaucoup de médecins généralistes. Les comptes rendus hospitaliers étaient jugés de bonne qualité et pédagogiquement utiles, mais leur réception comme parfois trop tardive. L’échange avec des interlocuteurs personnellement connus était plébiscité.

Les médecins généralistes ligériens sont globalement satisfaits du service de médecine interne du CHU pour la gestion des pathologies et problèmes traditionnellement dévolus à la spécialité et de la polypathologie. Leur principale attente non satisfaite concerne les trop longs délais de rendez-vous de consultation. Or la consultation, pilier de la médecine interne, reste malheureusement insuffisamment valorisée financièrement pour justifier la création de postes médicaux.