La syndesmose tibiofibulaire, articulation fibreuse, est un verrou essentiel de la stabilité de la cheville, d’où la comparaison avec une mortaise. Les lésions de cette syndesmose sont relativement fréquentes dans les traumatismes de la cheville. C’est un élément clé de la stabilité de la cheville et son atteinte peut être à l’origine de douleurs ou d’instabilité et à plus long terme d’arthrose de la cheville. Ces lésions sont souvent méconnues du fait de leurs difficultés diagnostiques, mais les sports de collision, avec de forts appui-contact, en sont les premiers pourvoyeurs. Le diagnostic en aiguë comme en chronique, passera par l’association de signes cliniques et paracliniques. Un examen en coupe de type IRM est fondamental pour confirmer une suspicion clinique. L’absence d’un diastasis tibiofibulaire radiologique ne doit plus aujourd’hui éliminer le diagnostic. Des clichés scanner en stress, voire l’avènement du scanner en charge, sont des éléments diagnostiques en devenir. Un bilan exhaustif ostéoligamentaire de la cheville est nécessaire dans ce contexte car les lésions de la syndesmose ne sont parfois qu’une composante des instabilités rotatoires complexes. D’un point de vue thérapeutique, l’apport de l’arthroscopie et de nouveaux moyens de fixation, tels les endoboutons, semblent ouvrir de nouvelles perspectives, et particulièrement dans les lésions chroniques au-delà de 6 mois. Cette mise au point anatomique, épidémiologique, diagnostique et thérapeutique ne doit pas dispenser de nouvelles études cliniques sur l’instabilité rotatoire de cheville, au fort potentiel arthrogène.