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Facteurs associés aux carcinomes épidermoïdes cutanés inopérables - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.091 
A. Petit 1, , K. Hourbeigt 1, S. Servagi-Vernat 2, L. Visseaux 1, F. Grange 1
1 Oncodermatologie, CHU de Reims 
2 Service de radiothérapie, institut Jean-Godinot, Reims, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les carcinomes épidermoïdes cutanés (CEC) inopérables sont rares mais représentent un problème de santé publique croissant. Les taux de survie à 10 ans ont été évalués à moins de 20 % pour les patients ayant une atteinte locorégionale et moins de 10 % pour les patients métastatiques. L’objectif était de déterminer les facteurs associés à ces CEC inopérables, relatifs aux patients et aux tumeurs mais aussi les facteurs potentiellement modifiables comme ceux liés au parcours de soins.

Matériel et méthodes

Étude observationnelle rétrospective au CHU de Reims de janvier 2005 à décembre 2017. Les caractéristiques des tumeurs (siège, récidives, différenciation anatomopathologique) et des patients (âge, sexe, immunodépression, antécédent de carcinome cutané, de démence, cardiovasculaire) ont été analysées chez 73 CEC consécutifs inopérables et comparées à celles de 73 CEC opérables. Pour chaque patient inopérable, la cause majeure d’inopérabilité a été précisée (exérèse complète techniquement impossible, contre-indication anesthésique, refus de chirurgie. Enfin, les données relatives au parcours de soin ont été analysées : temps médian entre l’apparition de la tumeur et la première visite chez un dermatologue ; absence de reprise chirurgicale après exérèse incomplète ; réticence ou non-adhésion de la famille et/ou du patient aux propositions des médecins.

Résultats

La médiane de survie des patients inopérables était de 7,6 mois et la survie à 3 ans inférieure à 5 %. Comparé aux patients opérables, les patients inopérables étaient plus âgés (83 vs 78,9 %, p=0,018), avaient plus fréquemment des antécédents de démence (21,9 % vs 8,2 %, p=0,048), de maladies cardiovasculaires (75,3 % vs 50,7 %), p=0,009) et un CEC faiblement différencié (30,9 % vs 13,3 %, p=0,04). Aucune différence n’était observée entre les 2 groupes pour les antécédents de carcinome cutané, le siège, l’immunosuppression. Un long délai avant la 1ère consultation chez un dermatologue (moyenne : 5 mois), l’absentéisme aux consultations (21 %), un refus initial de la chirurgie (18 %), une réticence de la famille ou du patient à la prise en charge proposée (26 %) ainsi que l’absence de reprise chirurgicale après une exérèse incomplète (29 %) ont été identifiés comme facteurs potentiellement modifiables associés aux CEC inopérables.

Discussion

Les CEC inopérables sont rares mais associés à un coût important et à un très mauvais pronostic. La sévérité de ces carcinomes est principalement due à la progression locorégionale. Peu d’études ont évalué le rôle de facteurs potentiellement modifiables comme le retard au diagnostic, la réticence des patients à la prise en charge, l’absence de reprise chirurgicale qui semblent influer sur l’évolution vers des stades inopérables

Conclusion

Les patients et les médecins doivent être mieux informés sur la gravité potentielle des CEC et sur l’importance d’une prise en charge précoce et appropriée notamment chez les patients âgés et fragiles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome épidermoïde cutané, Épidémiologie


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Vol 146 - N° 12S

P. A92 - décembre 2019 Retour au numéro
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