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Interet du sécukinumab pour le traitement de la maladie de Verneuil - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.075 
Z. Reguiai 1, , A.C. Fougerousse 2, F. Maccari 2, P.-A. Bécherel 3, 4
1 Dermatologie, polyclinique Courlancy, Reims 
2 Dermatologie, hôpital Begin, Saint-Mandé 
3 Dermatologie, hôpital Privé d’Anthony, Anthony, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Verneuil (MV) est une maladie inflammatoire chronique avec un impact majeur sur la qualité de vie des patients atteints. Dans la MV, le taux d’IL-17 est augmenté au niveau sérique et in situ. L’inhibition de l’IL-17 pourrait être une cible thérapeutique potentielle.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective multicentrique incluant des patients adultes traités par sécukinumab pour leur MV. L’objectif principal était d’évaluer la proportion de patients obtenant un score HiSCR (réduction de moitié du nombre d’abcès et nodules sans augmentation du nombre de fistules drainantes) à la semaine 16. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer l’évolution de l’HS-PGA à la semaine 16 et la tolérance.

Résultats

Vingt patients ont été inclus (12 femmes, 8 hommes), d’âge médian 37 ans (19–64). L’IMC médian était de 26kg/m2 (20–39). Il s’agissait de MV modérées à sévères (2 Hurley 1, 13 Hurley 2 et 5 Hurley 3 ; l’HS-PGA médian était à 4) évoluant depuis 12,5 ans (4–34). Douze patients avaient au moins une comorbidité : 10 psoriasis, 1 PASH et 9 spondylarthrites. Tous étaient en échec de multiples associations d’antibiothérapies, d’anti-TNFalpha (infliximab ou adalimumab) et pour 1 patient de l’anakinra. Le sécukinumab 300mg a été injecté en sous cutané toutes les semaines durant 5 semaines puis toutes les 4 semaines. Après 16 semaines de traitement, 75 % des patients (15/20) atteignaient l’HiSCR et l’HS-PGA médian diminuait de 4 à 2. Après un suivi moyen de 14 mois de traitement par le sécukinumab, il n’était pas objectivé de perte d’efficacité. Aucun patient n’a eu le besoin d’un traitement de secours associé (chirurgie ou antibiotique). Le tabagisme, le poids et la sévérité initiale de la MV n’impactaient pas la réponse thérapeutique. En terme de tolérance, 2 patients ont développé une maladie de Crohn (MC) après 3 et 5 mois de traitement respectivement nécessitant la reprise d’un traitement par anti-TNF.

Discussion

Les comorbidités au cours de la MV sont fréquentes. La prévalence de la MC au cours de la MV est 4,8 fois supérieure à celle de la population générale. Une très large étude cas-contrôle a montré un association significative entre la MV et la MC. Il est donc difficile d’affirmer formellement que ces MC apparues en cours de traitement, ont été induites par le sécukinumab ou ont fait partie de l’histoire naturelle de la maladie. Une études ouverte allemande incluant 9 patients suivis durant 24 semaines suggérait l’intérêt du sécukinumab dans cette indication. Avec 75 % de patients atteignant l’HiSCR, notre étude confirme ces résultats encourageants avec un effectif plus important et une durée de suivi plus conséquente. Des études de phase 3 évaluant le sécukinumab pour le traitement de la MV devraient débuter très prochainement.

Conclusion

Le sécukinumab peut être une option thérapeutique efficace pour le traitement de la MV. Un dépistage rigoureux du risque de la MC doit être cependant de rigueur.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Biothérapie, Maladie de Verneuil, Sécukinumab


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Vol 146 - N° 12S

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